Eurotunnel pourra choisir de vendre ses deux plus gros navires parmi les trois qu’il possède afin d’éviter que cette interdiction prenne effet, a précisé la Commission dans un communiqué.
« Il ne peut pas être bon pour la concurrence qu’Eurotunnel, qui détient déjà une part de marché de plus de 40% (sur les liaisons transmanche), étende son activité aux ferries », a estimé le président du groupe d’enquête, Alasdair Smith.
« Les consommateurs seraient perdants si Eurotunnel étendait encore plus sa part de marché et pouvait augmenter les prix des services du tunnel » sous la Manche, a-t-il ajouté.
La Commission affirme par ailleurs que la reprise en 2012 des ferries de SeaFrance par Eurotunnel a été motivée par la crainte de voir le partenariat entre les compagnies DFDS et LD les racheter à bas prix et ainsi faire baisser les prix pour les passagers entre Calais et Douvres.
Dans le détail, Eurotunnel sera interdit de service maritime au port de Douvres pendant deux ans avec n’importe quel bateau et pendant dix ans avec les « Berlioz » et « Rodin ».
Le groupe Eurotunnel a immédiatement décidé de faire appel de cette décision, qu’il juge « incompréhensible, et gravement disproportionnée », dans un communiqué.
Eurotunnel souligne que cette décision est « en contradiction » avec celle de l’Autorité de la concurrence française, qui a jugé que le rachat des trois navires ne posait pas de problèmes concurrentiels pour le transport de passagers, mais a posé des conditions pour le fret.
La décision britannique « ne repose sur aucun fait concret » mais sur des « hypothèses virtuelles », tout en organisant « de fait l’activité maritime du Détroit en duopole », explique par ailleurs le groupe.
Eurotunnel estime également que cette décision « prive les ports de Douvres et de Calais de recettes significatives ».
L’ex-SeaFrance, rebaptisé MyFerryLink, exploite trois bateaux et emploie environ 460 personnes.
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