L’étude, présentée lundi dans un communiqué, a été conduite par des chercheurs du Laboratoire d’océanologie et de géosciences (Université Lille/CNRS), en collaboration avec la Station biologique de Roscoff (Université Paris VI/CNRS) .
Elle est parue la semaine dernière dans la revue américaine PLOS One.
Les scientifiques ont étudié l’évolution de la probabilité de présence le long des côtes européennes de l’algue brune Laminaria digitata en fonction de différents scénarios de réchauffement climatique. Ils ont conclu que la distribution de cette algue pourrait être largement modifiée au cours du siècle.
« Les projections varient avec l’intensité de l’augmentation des températures », a assuré à l’AFP Virginie Raybaud, principale auteure de l’étude, en soulignant que deux modèles climatiques avaient été testés, ainsi que trois scénarios représentant différentes intensités de réchauffement (faible, modéré et fort).
« Avec un réchauffement modéré à fort, l’espèce pourrait disparaître de certaines côtes dès le milieu du siècle », a assuré Virginie Raybaud, du Laboratoire d’océanologie et géosciences.
L’espèce pourrait ainsi complètement disparaître des côtes françaises jusqu’à celles du Danemark ainsi que sur les côtes méridionales des Iles Britanniques dès 2050.
Cette évolution aurait à son tour des répercussions sur la biodiversité et la ressource halieutique des régions concernées, selon l’étude.
Les champs de laminaires forment d’immenses forêts sous-marines qui abritent un grand nombre d’espèces animales et végétales, dont plusieurs espèces commerciales de poissons et de crustacés, expliquent les scientifiques.
« Les laminaires sont des algues utilisées par l’industrie pour leur contenu en alginates et iode », a assuré, par ailleurs, Virginie Raybaud, indiquant que les alginates sont utilisés dans les gélifiants alimentaires (E400 à E405), le textile et la cosmétique.