Le MV Parsifal a accueilli à son bord 67 personnes qui dérivaient sur un bateau de passeurs lundi au large de l’île indonésienne de Java.
Il devait poursuivre son périple vers Singapour, mais les passagers sont devenus « très agressifs » et ont insisté pour que le commandant les conduisent sur le territoire australien de Christmas Island, selon le ministre australien de l’Intérieur, Jason Clare.
« Le commandant du navire a pris la décision de faire demi-tour et de mettre le cap sur Christmas Island », a-t-il expliqué à la radio ABC.
« Le commandant a contacté l’Autorité australienne de sûreté maritime pour l’en avertir, précisant qu’il s’inquiétait pour la sécurité de son équipage », a ajouté M. Clare.
Selon l’armateur norvégien du Parsifal, Wallenius Marine, les migrants ont menacé de se mutiler et « aucune agression physique » n’a visé l’équipage.
Le commandant a néanmoins jugé qu’ils pouvaient représenter « une menace pour la sécurité du navire et de l’équipage » et décidé de faire route vers le territoire australien, à la suite de quoi les migrants « se sont immédiatement calmés », a précisé l’armateur dans un communiqué.
La Première ministre Julia Gillard (travailliste) a estimé que s’il était établi qu’il y avait eu « violation d’une loi, elle devrait faire l’objet d’une enquête ».
Le responsable des questions d’immigration pour l’opposition conservatrice, Scott Morrison, a pour sa part accusé les réfugiés de « piraterie ».
L’Australie a annoncé lundi qu’elle renverrait désormais sur des îles du Pacifique tous les boat-people ayant débarqué sur ses côtes ou récupérés en mer, le temps d’examiner leur dossier, une décision censée dissuader les migrants de tenter de rejoindre l’Australie à partir de l’Indonésie.
L’Australie est une destination marginale pour les demandeurs d’asile, avec 2,5% des dossiers déposés dans le monde en 2011.
Les migrants qui tentent le voyage prennent des risques très importants en embarquant sur des bateaux totalement inadaptés à la navigation en pleine mer dans les eaux houleuses du Pacifique.
En dix ans, 964 boat-people, souvent kurdes, iraniens ou irakiens, ont ainsi trouvé la mort, dont 604 depuis octobre 2009.