« Aucun prévenu n’est responsable », a estimé le procureur dans son réquisitoire, prononcé à l’issue de trois semaines d’audiences au tribunal judiciaire de Paris. « Je vous demanderais de relaxer tous les prévenus », a-t-il déclaré, une annonce accueillie avec émotion par les proches des victimes.
Le 17 janvier 2009, un Cougar s’était crashé quelques instants après son décollage depuis le pont d’un bâtiment de la Marine nationale qui naviguait dans le golfe du Biafra, pendant un exercice militaire franco-gabonais baptisé « N’gari ».
Les investigations sur l’accident avaient exclu une cause mécanique et conclu à une erreur de pilotage, dans un contexte de nuit noire, sans horizon visible.
Huit militaires, soupçonnés d’avoir mal évalué en amont les risques de cette mission, avaient tout de même été renvoyés devant la justice et comparaissent depuis le 8 juin.
Dans son réquisitoire, le ministère public s’est appliqué à reprendre les dysfonctionnements soulevés pendant l’audience avec la même conclusion pour chacun d’eux: « il n’y a pas de lien de causalité » entre eux et le crash de l’hélicoptère.
Un radar d’appontage était, par exemple, dysfonctionnel, « mais rien n’obligeait à l’utilisation de ce radar » au décollage de l’hélicoptère, quelques instants avant son crash, a soutenu le magistrat Kevin Herouf.
L’absence d’instructeur, soulevée par les parties civiles, « ne pose guère de difficulté: les vols d’entretien ne nécessitent pas leur présence », a-t-il poursuivi.
Le procureur a estimé par conséquent qu’aucun des prévenus n’avait eu « un comportement répréhensible pénalement ».
« Alors pourquoi sommes-nous là ? », a interrogé dans sa plaidoirie Me Jean Boudot, l’avocat du commandant du navire.
« La faute exclusive de ce drame réside dans l’erreur du pilote », a assuré de son côté Me Éric Najsztat, avocat d’un autre prévenu, donnant le ton d’une ligne de défense partagée.
Les plaidoiries en défense doivent prendre fin jeudi et la décision sera ensuite mise en délibéré.