Trois ou quatre fermes, comprenant chacune 5 à 10 hydroliennes, seront implantées sur deux sites: le raz Blanchard, au large du Cotentin, et le passage du Fromveur, au large du Finistère, a confirmé le chef de l’Etat lors d’une visite lundi à Cherbourg.
Chacune des fermes, qui utilisent les courants sous-marins pour produire de l’électricité, sera subventionnée par l’Etat à hauteur de 30 millions d’euros, a annoncé le président. Cet appel à manifestation d’intérêt sera publié mardi au Journal officiel.
Le groupe de chantiers navals DCNS, qui travaille déjà à un projet pilote avec EDF au large de l’île de Bréhat (Côtes-d’Armor), s’est dit prêt à répondre à l’appel d’offres, « puis aux futurs appels d’offres pour des fermes commerciales », espérés aux alentours de 2016.
Une autre alliance s’est dessinée lundi: GDF Suez a annoncé un partenariat avec Alstom, qui teste actuellement une machine d’1 mégawatt en Ecosse.
Le groupe allemand Siemens a lui aussi exprimé sa grande motivation. Siemens espère que son modèle d’hydrolienne, partiellement immergée, pourra être en lice, la règlementation française ne retenant pour l’instant que les machines immergées.
Dans un communiqué, Siemens France a « réaffirmé sa volonté de participer activement au développement de la filière des énergies marines en France ».
La France, qui a, derrière le Royaume-Uni, le meilleur potentiel en matière d’énergies marines en Europe, rêve d’une première place mondiale.
Le potentiel français en matière d’hydroliennes pourrait, selon les premières estimations, atteindre les 3 gigawatts, soit à pleine puissance l’équivalent de deux gros réacteurs nucléaires.
La solution d’un tarif de rachat spécifique de l’électricité n’a en revanche pas été retenue pour les parcs pilotes, qui disposeront du tarif standard des énergies marines, soit actuellement 163 euros du mégawattheure (environ trois fois le prix du marché).
Ce tarif est insuffisant pour rentabiliser les projets pilotes, nécessitant des subventions supplémentaires.
En France, un rapport a suggéré au printemps de lancer un appel d’offres pour des parcs commerciaux de 300 à 500 mégawatts en 2015-2016. Mais les machines en fonctionnement en 2020 devraient avoir une capacité totale encore très réduite, selon les experts.