« L’âpre débat politique ne justifie pas de diffamer mon père, de remettre en question le patriotisme d’un homme qui a risqué sa vie pour notre pays pendant la Deuxième Guerre mondiale », écrit le dirigeant de l’opposition travailliste dans ce tabloïd de droite, en réponse à un article paru samedi et re-publié mardi dans une version « abrégée ».
Sous le titre « L’homme qui haïssait la Grande-Bretagne », le Daily Mail affirme que la révélation des convictions de cet intellectuel marxiste, père d’Ed et de son frère aîné David, ancien ministre des Affaires étrangères, « devrait déranger tous ceux qui aiment ce pays ».
L’article est basé notamment sur le journal intime rédigé par Ralph Miliband à l’âge de 17 ans, un an après son arrivée au Royaume-Uni, affirmant que « les Anglais sont peut-être le peuple le plus nationaliste du monde ». « Vous en venez parfois presque à vouloir qu’ils perdent (la guerre) pour leur montrer comment sont les choses. Ils ont le plus grand mépris pour le continent », écrit-il encore selon le journal.
L’auteur de l’article, Geoffrey Levy, s’en prend au « marxisme intransigeant » de cet intellectuel, mort en 1994. Dans un commentaire mardi, le journal persiste et signe, fustigeant « un héritage diabolique » et affirmant qu’Ed Miliband a « avalé les enseignements de son père ».
« Il n’y a aucun argument crédible dans l’article et dans sa vie qui puisse justifier le moins du monde » ces accusations d’antipatriotisme, a répondu Ed Miliband, soulignant que son père avait combattu au sein de la Royal Navy contre l’Allemagne nazie pendant la guerre.
« Mon père aimait la Grande-Bretagne, il a servi la Grande-Bretagne et il nous a appris, à David et à moi, à faire de même », ajoute-t-il.
« Il est bien connu que mon père avait des convictions très à gauche, comme il est bien connu que j’ai pris un chemin différent et que j’ai des idées différentes », écrit encore le chef du Labour, souvent surnommé « Ed le rouge » par la presse conservatrice.
« Je veux faire marcher le capitalisme pour les travailleurs, pas le détruire », précise encore Ed Miliband qui a lors du récent congrès de son parti fait des propositions sociales, comme le gel des prix de l’énergie, très critiquées à droite.
Le Labour devance le parti conservateur de David Cameron de 11 points, selon les derniers sondages, à plus d’un an et demi des élections générales.