27-28 août 663 : Bataille navale de Hakusukinoe (ou bataille de Baekgang)
Elle se déroula en à l’embouchure de la rivière Paekchon-Gang, en Corée entre le royaume coréen de Silla allié aux Tang chinois d’une part, et le royaume coréen de Baekje allié au Yamato d’autre part. Elle se termina par une écrasante victoire de Silla et de ses alliés chinois.
Au VIIe siècle, la Corée est divisée en trois royaumes : le Royaume de Koguryo au nord de la péninsule, s’étend jusqu’en Mandchourie ; le Royaume de Silla au sud-est ; et le Royaume de Baekje au sud-ouest. Ces trois royaumes sont rivaux et les guerres sont fréquentes. Depuis un siècle, la puissance de Koguryo décline, tandis que Silla a étendu son territoire et accroit sa puissance grâce à diverses réformes. Baekje se réforme également, mais ne peut rivaliser avec son voisin.
En 660, le Royaume de Silla s’allie à la Chine de la dynastie Tang. En infériorité numérique écrasante, les forces du Baekje sont balayées en quelques semaines et forcées de se réfugier dans diverses places fortes. Officiellement, le Royaume coréen de Baekje cesse d’exister. Officieusement son armée existe encore et résiste de 660 à 664, retranchée dans Churyu, et forme un gouvernement qui se cherche désespérément un allié puissant. Ce sera l’état du Yamato. Celui-ci entretien traditionnellement des systèmes d’alliances avec les royaumes et entités du sud de la péninsule coréenne, en raison de leur proximité culturelle, et surtout d’intérêts économiques et commerciaux. Le Yamato assemble une grande flotte pour transporter son armée. En 661, l’armée conduite par l’impératrice Kōgyoku était prête à quitter Kyūshū pour la Corée quand l’impératrice mourut. Son successeur, l’empereur Tenji, envoya finalement l’armée en 663.
Début août 663, la flotte japonaise, forte de 800 navires (dont beaucoup de transport) est en vue des côtes orientales de la Corée. Elle est repérée par les forces du Silla dont la maigre flotte refuse le combat. Prévenus, les Chinois rassemblent leur flotte, qui ne compte que 170 navires.
Mi-août 663, la flotte japonaise dépasse le détroit de Jeju avec l’intention de remonter le fleuve Geum (grand fleuve du sud-ouest de la Corée) pour débarquer leurs troupes le plus près possible de Churyu. Mais les Chinois ont anticipé ce mouvement et ont formé entretemps une ligne compacte de navires qui barre le fleuve d’une rive à l’autre, à une cinquantaine de kilomètres à l’intérieur des terres.
Le , après de nombreuses discussions, les commandants Japonais lancent l’assaut. Mais l’étroitesse (relative) du fleuve annule leur imposant avantage numérique et les Chinois se montrent suffisamment disciplinés pour réussir à maintenir leur ligne. L’assaut est repoussé.
Le même jour, plusieurs autres assauts sont lancés et repoussés, il en va de même pour celui tenté de nuit et ceux lancés le lendemain. Les Chinois ont un avantage tactique et technique : leurs navires sont mieux conçus, leurs officiers plus expérimentés et leurs troupes plus disciplinées.
Le 28 août, devant les pertes japonaises déjà importantes et l’état de fatigue et de démoralisation visible par l’ennemi, les Chinois passent soudain à la contre-offensive dans l’après-midi. Les japonais, surpris, n’ont pas le temps de manœuvrer. Ils sont débordés et ceux qui ne trouvent pas leur salut dans la fuite sont encerclés et taillés en pièces par les Chinois.
Cette écrasante victoire chinoise scelle le destin de Baekje, qui disparaît en tant qu’État indépendant. L’armée assiégée dans Churyu est contrainte par la faim à la reddition l’année suivante. Pour Silla, cette victoire en annonce encore deux autres : la conquête du dernier royaume coréen au Nord et l’éviction des Tang de Chine qui pensaient y installer des colonies pour prix de leur aide. Enfin, cette bataille et l’unification de la Corée qui suit mettent fin à l’interventionnisme du Yamato dans les affaires de la péninsule coréenne, et distant les liens politiques et culturels jusque là étroit entre la péninsule et l’archipel japonais, favorisant ainsi une différenciation culturelle plus forte entre ces deux espaces.
Quelques membres de la famille de Baek se réfugient au Japon. Zenko, fils du dernier roi, fonde même un clan : Kudara no Konikishi. Au Yamato, la défaite fait naître des craintes sur une possible invasion. En conséquence, les souverains fortifient les côtes et les îles face à la Corée. Le Japon devra attendre 1592 et les expéditions d’Hideyoshi pour entreprendre une nouvelle opération d’envergure vers le continent.
Source : WIKIPEDIA
28 août 1914 : Bataille navale de Heligoland
La bataille d’Heligoland du a été remportée de manière indéniable par la Royal Navy britannique. Les Allemands ont perdu les croiseurs Mainz, Köln et Ariadne. De plus, le Frauenlob a été sévèrement endommagé, tout comme le Strassburg et le Stettin. Cependant, pour ces deux derniers, les dommages subis sont moins importants.
La bataille d’Heligoland a engendré une remise en question totale de l’efficacité de la flotte allemande. Ainsi, cela se traduit par l’attitude équivoque et douteuse de l’empereur Guillaume II à l’encontre de la flotte allemande. Ce-dernier a en effet déclaré que : « la flotte devrait se retirer et éviter de mener des actions qui mènent à de superbes défaites ». La marine allemande a ensuite été remaniée par l’empereur. À l’inverse, la Grande-Bretagne a démontré sa superpuissance navale et accru sa domination maritime sur les mers européennes. Pour bien différencier les diverses décisions qui ont été prises par la suite, il faut distinguer les deux puissances.
Du côté allemand, la bataille d’Heligoland a eu des conséquences négatives sur l’armée navale. En effet, si l’Empereur a ordonné le remplacement des différents bateaux coulés, d’importants problèmes financiers sont venus entraver ce processus de réarmement. De plus, les stratégies de défense navale des côtes allemandes ont été pointées du doigt par les hauts dirigeants. Alors que Heligoland était tout de même l’une des plus importantes bases navales de l’empire germanique, l’attaque éclair britannique n’a pas pu être contrecarrée par la flotte. La confusion britannique qui a régné pendant une bonne partie de la bataille aurait également pu faciliter l’action des navires allemands, pourtant mis en échec par les forces adverses. L’une des grandes failles de la puissance allemande lors de la bataille d’Heligoland, et au cours de la Première Guerre mondiale en général, a été son absence univoque de répondant dans le domaine maritime. En outre, la guerre sous-marine à outrance a également entraîné la défaite de la flotte allemande.
Du côté britannique, la Royal Navy est sortie plus que grandie de cette bataille. En effet, la flotte britannique, qui a finalement perdu peu de navires, a pu réaffirmer par le biais de la bataille d’Heligoland sa superpuissance sur les eaux européennes du Nord. Cela a donc été plus facile pour les Britanniques d’approcher les côtes ennemies. De plus, les Britanniques représentent désormais une menace continuelle pour les Allemands. Ces derniers ont craint, pendant près de 3 ans et demi une nouvelle attaque navale britannique. C’est cette peur qui a permis aux Britanniques, pendant la Première Guerre mondiale, de déstabiliser à maintes reprises leurs ennemis allemands.
La bataille d’Heligoland est un conflit important et décisif de la Grande Guerre, dans le sens où il a été le premier à déstabiliser l’un des deux blocs dans le domaine naval.