« Le ministre de la Justice Salah al-Marghani a convoqué lundi matin l’ambassadrice des Etats-Unis pour lui demander des réponses à plusieurs questions relatives à l’affaire » (capture d’Abou Anas al-Libi), selon le communiqué des Affaires étrangères transmis à l’AFP.
Les Etats-Unis ont mené samedi un raid à Tripoli capturant Abou Anas al-Libi, un ressortissant libyen figurant sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI, qui offrait « jusqu’à 5 millions de dollars » pour toute information permettant son arrestation ou sa condamnation.
La Libye avait alors indiqué qu’elle n’avait pas été informée par Washington, qualifiant cette opération d' »enlèvement » et demandant des « explications » aux Etats-Unis.
Une rencontre élargie a par ailleurs réuni lundi le ministre de la Justice et plusieurs responsables du ministère des Affaires étrangères avec la famille d’Abou Anas, qui a été informée des contacts avec les autorités américianes, selon le communiqué.
Après sa capture, Abou Anas al-Libi a été transporté à bord d’un navire de guerre de l’US Navy se trouvant dans la région, où il est actuellement interrogé.
De son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie, Abou Anas al-Libi était recherché par les Etats-Unis pour son rôle dans les attentats meurtriers de 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya qui avaient fait plus de 200 morts.
Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a défendu lundi la capture d’Abou Anas.
Les Etats-Unis font « tout ce qui est en leur pouvoir et qui est approprié et légal » afin de mettre fin à la menace terroriste, a déclaré M. Kerry en marge du sommet de l’Asie-Pacifique en Indonésie.
Le ministre a refusé d’indiquer si Tripoli avait été informé ou non.
« Nous n’avons pas pour habitude d’entrer dans les détails de nos communications avec un gouvernement étranger concernant toute opération de la sorte », a-t-il précisé.
Amnesty International a dénoncé de son côté la capture d’Abou Anas, estimant que cette opération « violait les principes fondamentaux des droits humains ».
« Le gouvernement américain doit immédiatement confirmer son lieu de détention et lui fournir l’accès à un avocat, à des soins médicaux et (lui permettre de contacter) des membres de sa famille », a ajouté l’organisation de défense des droits de l’Homme dans un communiqué.
Les Etats-Unis avaient également mené samedi un raid en Somalie visant un dirigeant kényan des islamistes shebab, a indiqué un haut responsable américain lundi.
Le raid en Somalie visait le Kényan d’origine somalienne Abdulkadir Mohamed Abdulkadir, un dirigeant du groupe islamiste shebab surnommé « Ikrima », qui était « un commandant des combattants étrangers pour les shebab en Somalie », selon ce haut responsable qui a requis d’anonymat.
Le résultat de l’opération n’est toutefois pas clair: « L’opération ne s’est pas soldée par la capture d’Ikrima », s’est contenté de déclarer le porte-parole du Pentagone, George Little.