Pays voisin du Yémen en guerre, Ryad dirige une coalition de pays musulmans qui aide militairement depuis 2015 le pouvoir yéménite face aux rebelles Houthis soutenus par l’Iran, rival du royaume saoudien.
Lundi, les Houthis ont saisi un bateau battant pavillon des Emirats arabes unis, le « Rwabee », en mer Rouge au large de Hodeida en affirmant qu’il transportait du « matériel militaire ».
Mais la coalition sous commandement saoudien a dénoncé un acte de « piraterie » contre un navire contenant selon elle du matériel destiné à la construction d’un hôpital de campagne dans l’archipel yéménite de Socotra (sud).
« La milice terroriste des Houthis soutenue par l’Iran doit libérer le navire +Rwabee+ du port de Salif avec tout ce qu’il contient », a déclaré le porte-parole de la coalition, le Saoudien Turki al-Maliki dans un communiqué publié par l’agence officielle saoudienne SPA.
« Sinon, les ports liés à ces actes de piraterie, d’enlèvement et de vol à main armée deviendront des cibles militaires légitimes », a-t-il averti.
« La coalition pourrait frapper le navire si les Houthis ne le libèrent pas », a affirmé à l’AFP un responsable saoudien sous couvert d’anonymat.
La région de Hodeida abrite les deux plus importants ports du Yémen, Salif et Hodeida, essentiels pour l’acheminement de l’aide humanitaire et tous deux tenus par les Houthis.
Membre de la coalition saoudienne, les Emirats n’ont pas encore réagi à cette saisie.
En novembre 2019, les rebelles avaient saisi un remorqueur battant pavillon saoudien et deux navires sud-coréens mais avaient rapidement relâché les membres d’équipage.
La guerre a fait sombrer le Yémen, déjà très pauvre, dans l’un des pires désastres humanitaires au monde.
Selon l’ONU, le conflit a coûté 377.000 vies, une majeure partie des décès étant dus à ses conséquences indirectes, comme le manque d’eau potable, la faim et les maladies.