Proches de l’Iran, grand rival des Saoudiens, les rebelles avaient saisi lundi le bateau Rwabee battant pavillon des Emirats arabes unis, assurant qu’il transportait du « matériel militaire », la coalition dénonçant au contraire un acte de « piraterie » contre un navire contenant du matériel médical.
« Le port de Hodeida est le port principal de réception des missiles balistiques iraniens », a déclaré le porte-parole de la coalition Turki al-Maliki durant une conférence de presse diffusant des images prouvant selon lui les activités militaires des rebelles en mer Rouge.
Selon le général saoudien, la saisie du navire avait été organisée depuis le port de Hodeida. Celui de Salif sert quand à lui à « la fabrication » de matériel militaire, a-t-il avancé.
Mardi, la coalition avait menacé de cibler ces deux ports tenus par les rebelles si ces derniers ne libèrent pas le Rwabee. Elle avaient assuré que Salif et Hodeida étaient « liés à ces actes de piraterie, d’enlèvement et de vol à main armée » devenant donc des « cibles militaires légitimes ».
« Nous espérons que nous n’utiliserons pas la force », a toutefois déclaré samedi Turki al-Maliki.
Au même moment samedi, les Houthis ont diffusé sur leur chaîne Al-Massirah des images prises selon eux sur le bateau saisi montrant notamment des « véhicules blindés », des « bus pour soldats » et des « équipements divers ».
Salif et Hodeida, tous deux situés dans la région de Hodeida, sont essentiels pour l’acheminement de l’aide humanitaire dont dépend 80% de la population, confrontée à l’une des pires crises humanitaires au monde depuis le début de la guerre en 2014.
La zone est par ailleurs une voie maritime commerciale importante, notamment pour le transport de l’or noir. Environ 1,5 million de barils de pétrole par jour transitent par la mer Rouge en provenance du Koweït, d’Oman et d’Arabie saoudite, selon S&P Global Platts.
L’ONU estime que la guerre au Yémen a tué 377.000 personnes, dont une grande majorité de décès dus aux conséquences indirectes du conflit, en particulier le manque d’eau potable, la faim et les maladies.