Selon des officiels, ces missiles sont arrivés mercredi sur cette île stragétique, Miyako, à 300 km au sud de l’île plus importante d’Okinawa (sud du Japon). Ces armes factices ont été débarquées par les forces d’autodéfense (SDF, nom officiel de l’armée japonaise) avec un système de lancement de missile anti-bâtiment de surface.
« C’est la première fois qu’un tel armement est débarqué sur cette île lointaine », a indiqué jeudi un porte-parole de l’état-major japonais, selon lequel ces missiles ne peuvent pas être utilisés pour le moment.
Du 1er au 18 novembre, 34.000 hommes, des destroyers et des avions de chasse participent à ces manoeuvres, parfois à tir réel, qui comprennent également des exercices de débarquement sur l’atoll inhabité d’Okidaitojima, à 400 km au sud-est de la principale île d’Okinawa.
Officiellement, ces manoeuvres visent à « maintenir et améliorer les capacités opérationnelles des Forces d’auto-défense » en cas d’attaque armée, spécialement à un moment où Tokyo et d’autres pays de la région s’inquiètent de la montée en puissance militaire et des ambitions maritimes de la Chine.
Le Japon travaille ainsi à la création d’une unité amphibie spéciale affectée à la défense voire la reconquête de petites îles.
Le Japon a déjà organisé de telles manoeuvres en 2011, mais dans un contexte bien moins tendu avec Pékin qu’actuellement.
Depuis plus d’un an les relations sino-japonaises sont au plus bas en raison d’un conflit territorial en mer de Chine orientale.
Les choses se sont envenimées en septembre 2012 lorsque le Japon a nationalisé trois des cinq îles de l’archipel des Senkaku, revendiqué par Pékin sous le nom de Diaoyu.
Depuis, Pékin envoie régulièrement des patrouilles de garde-côtes dans les eaux territoriales de ces îles à 200 km au nord-est de Taïwan et 400 km à l’ouest d’Okinawa, faisant redouter un incident avec les navires japonais qui y croisent aussi.
Jeudi, le Global Times, proche du pouvoir chinois, faisait sa une sur la décision de Tokyo d’installer des systèmes de missile sur l’île de Miyako, parlant d’un « mouvement sans précédent qui selon des experts vise à bloquer la marine chinoise ».
Fin octobre, le ton a nettement monté entre les deux pays: pour la première fois depuis l’aggravation de leur différend territorial, Pékin et Tokyo ont employé ces derniers jours des mots qui se réfèrent à la guerre et à la paix, laissant augurer d’une possible escalade.
Evoquant les incursions chinoises autour de l’archipel, le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onodera, avait estimé qu’elles menaçaient la paix et constituaient « une zone grise » entre « temps de paix et situation d’urgence ».
Quelques jours plus tôt, le ministère chinois de la Défense avait utilisé l’expression « acte de guerre » pour mettre en garde Tokyo contre toute action éventuelle contre ses avions de chasse.