Le projet de loi a été approuvé par les députés de la majorité de droite gouvernementale, du parti de centre-gauche Kinal et du petit parti nationaliste Elliniki Lysi, selon l’Agence de la presse grecque (Ana).
Pour le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, cet accord vise à « renforcer l’arsenal du pays et revaloriser la position géopolitique de la Grèce ».
« Notre porte est toujours fermée à toute menace et notre fenêtre ouverte à tout dialogue », a-t-il affirmé lors du débat à l’Assemblée, faisant allusion aux « menaces » de la Turquie voisine.
Les députés du principal parti d’opposition de gauche, Syriza, n’ont pas voté en faveur de la loi. Alexis Tsipras, chef de Syriza, a souligné que parallèlement aux armements, le gouvernement conservateur devrait aussi augmenter « les dépenses sociales ». « Les citoyens ne peuvent pas payer leur électricité avec une inflation de 6,2% (en janvier sur un an) et vous votez des armements de 7 milliards d’euros », a-t-il fustigé.
La nouvelle loi fait suite à l’accord franco-grec conclu en septembre dernier à Paris entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre grec portant sur l’achat de trois frégates de défense et d’intervention (baptisées Belharra à l’export).
Ces frégates doivent être construites en France par Naval Group, à Lorient (ouest), pour être livrées à la marine grecque en 2025 et 2026. Le contrat de quelque trois milliards d’euros porte également sur une quatrième frégate en option.
La loi prévoit aussi l’achat de six avions de combat Rafale, qui s’ajoutent aux 18 avions de même type Rafale (12 d’occasion et six neufs) commandés il y a un an à la France.
La Grèce et la France ont renforcé leur coopération militaire depuis l’été 2020, en réaction aux tentatives d’exploration gazière de la Turquie à l’époque et à ses démonstrations de force dans des eaux de Méditerranée orientale disputées avec la Grèce et Chypre.
Pour sa part, la Turquie – pays membre de l’Otan ayant des relations historiquement difficiles avec la Grèce, qui est également membre de l’Otan – a récemment critiqué l’accord franco-grec, estimant qu’il menaçait « la paix et la stabilité régionales ».
Durant la crise financière grecque entre 2009 et 2018, le pays avait été contraint à geler son programme d’armement pour une décennie.