« Les gouvernements et les autorités publiques compétentes, tant au niveau national qu’au niveau européen, doivent prendre leurs responsabilités et prévoir suffisamment de personnel et de ressources pour assurer une application harmonieuse des mesures », ajoute l’ESPO dans un communiqué publié mardi soir.
Le cinquième paquet de sanctions, adopté le 8 avril par l’UE, prévoit notamment une interdiction des navires battant pavillon russe dans les ports de l’UE, « à l’exception de ceux transportant des produits agricoles et alimentaires, de l’aide humanitaire et de l’énergie ». La mesure est entrée en application avec sa publication au Journal officiel de l’UE le jour même.
« Une mise en oeuvre harmonisée de l’interdiction des navires russes des ports de l’UE devrait être assurée en maintenant des conditions de concurrence équitables entre les ports et en empêchant le +port shopping+ par les navires russes », souligne l’ESPO.
L’organisation demande à l’Agence européenne pour la sécurité maritime d’établir « une liste claire des navires russes à bannir des ports de l’UE, en tenant compte des navires qui ont changé de pavillon ou se sont ré-immatriculés depuis le 24 février », date du début de l’offensive russe.
« L’interdiction des navires russes dans les ports de l’UE, l’embargo sur le charbon en provenance de Russie ainsi que les interdictions d’importation et d’exportation de différentes catégories de marchandises impliquent de nombreux contrôles supplémentaires pour contrôler et déterminer quels navires et cargaisons sont concernés par l’interdiction et lesquels doivent être exemptés », rappelle l’ESPO.
La mesure s’applique à quelque 6.000 navires russes ou exploités par des Russes dans les ports belges d’Anvers, Zeebruges et Gand où 2.000 tonnes de charbon russe arrivent chaque année, a indiqué la semaine dernière le ministre belge de la Justice Vincent Van Quickenborne, également responsable de la Mer du Nord.
La 5e vague de sanctions européennes prévoit de nouvelles interdictions d’exportation qui ciblent les combustibles pour moteurs à réaction et d’autres biens tels que les ordinateurs quantiques et les semi-conducteurs avancés, l’électronique haut de gamme, les logiciels, des machines sensibles ou du matériel de transport, et de nouvelles interdictions d’importer des produits tels que le bois, le ciment, les engrais, le caviar et la vodka.
L’Organisation européenne des ports maritimes, créée en 1993 et basée à Bruxelles est présidée par Annaleena Mäkilä, PDG de l’association portuaire finlandaise. L’autorité des ports de l’Ukraine, Ukrainian Sea Ports Authority (USPA) est membre observateur de l’ESPO depuis 2018.