Cette résolution votée chaque année depuis 2016 par les 15 membres du Conseil de sécurité a été adoptée quelques jours après qu’un rapport d’experts onusiens affirme que l’embargo sur les armes de 2011 « est toujours inefficace ».
La résolution 2635 (2022) a été adoptée par 14 voix, avec l’abstention de la Russie, et renouvelle pour un an la mission d’inspection en haute mer de navires soupçonnés de violer l’embargo.
Depuis 2020 l’opération navale européenne « Eunavfor Med Irini », qui bénéficie de moyens satellitaires et aériens, agit dans le cadre de cette résolution du Conseil de sécurité.
Seul à s’exprimer et pour justifier son abstention, l’ambassadeur russe à l’ONU Vassily Nebenzia a dénoncé « la main mise de l’Union européenne sur le régime d’inspection des navires ».
« Nous regrettons profondément que ces dernières années l’opération Irini ait démontré sa très faible efficacité dans la mise en oeuvre des dispositions de l’embargo sur les armes en Libye », a fustigé le diplomate russe.
Fin mai, un rapport d’experts onusiens remis au Conseil de sécurité – obtenu par le journal britannique The Guardian et l’AFP – a dénoncé le fait que des États continuaient de « violer en toute impunité » l’embargo en acheminant des armes en Libye, confirmant que « la majeure partie du territoire libyen est toujours contrôlée par des groupes armés ».
Ces experts dénoncent « la présence continue de combattants tchadiens, soudanais et syriens et de sociétés militaires privées » en Libye et des mercenaires du groupe privé Wagner, réputé proche du pouvoir russe.
Après plus d’une décennie de chaos consécutif à la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi, la Libye, minée par les divisions entre institutions concurrentes dans l’Est et l’Ouest, compte depuis début mars deux gouvernements rivaux, comme entre 2014 et 2021, alors en pleine guerre civile. Aucune solution à cette crise politique n’est en vue jusqu’à présent.
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