« Au vu de défis techniques significatifs spécifiques à la zone, identifiés au terme d’intenses travaux de recherche, à l’heure actuelle ce n’est pas viable pour RWE de poursuivre le développement dans la zone du canal de Bristol », a expliqué le groupe allemand dans un communiqué.
RWE avait commencé en 2008 à plancher sur le projet, baptisé Atlantic Array, et qui prévoyait la construction de jusqu’à 240 turbines dans ce canal, avancée de mer située sur la côte ouest du Royaume-Uni. Avec une capacité de jusqu’à 1.200 mégawatts, le parc aurait été l’un des plus gros du monde et aurait pu alimenter quelque 900.000 foyers britanniques.
Le projet était très contesté dans la région, et un certain nombre d’organisations et associations s’étaient mobilisées contre, notamment sous la devise « alliance contre le monstre ».
« Nous allons continuer à nous concentrer sur d’autres projets, moins compliqués techniquement », a précisé dans le communiqué Paul Cowling, directeur des activités d’éolien offshore chez RWE Innogy, division de RWE qui se consacre aux renouvelables. Au Royaume-Uni, l’un de ses plus gros marchés en dehors d’Allemagne, RWE opère déjà quatre parcs éoliens en mer, deux sont en chantier et quatre en cours de développement.
RWE, dont la rentabilité est très entamée par la transition énergétique à l’oeuvre en Allemagne et dans plusieurs autres marchés, avait annoncé mi-novembre une réduction de 2 milliards d’euros par an de son budget d’investissement entre 2014 et 2017.
La décision du groupe allemand résulte « de facteurs purement techniques », a commenté mardi le ministère britannique de l’Energie et du Changement climatique, affirmant que le pays restait « en bonne position pour remplir (ses) objectifs dans les renouvelables à l’horizon 2020 ».
Les autorités britanniques ont un objectif de 25.000 mégawatts (2,5 gigawatts) d’électricité issue de l’éolien offshore d’ici cette date, et à cette fin des concessions ont été accordées à de nombreux groupes européens d’énergie, dont RWE et son concurrent allemand EON, pour installer des parcs.
Mais le mois dernier, un rapport de l’Agence européenne de l’environnement indiquait que la part des renouvelables dans la consommation d’énergie aurait dû être de 4% en Grande-Bretagne en 2011-2012, contre un niveau de 3,8% enregistré, afin de parvenir aux 15% visés en 2020.
La question de l’énergie est au centre du débat politique dans le pays, l’opposition travailliste en ayant fait un thème central de sa pré-campagne pour les élections de 2015. Dans ce contexte les mécanismes de soutien aux renouvelables, financés via une ponction sur la facture des Britanniques, sont montrés du doigt et le gouvernement de David Cameron pourrait, selon la presse, décider de les tailler.
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