Les deux dirigeants se sont mis d’accord pour « renforcer les échanges commerciaux » entre leurs pays et « d’aller à la rencontre des attentes mutuelles dans le domaine de l’économie et de l’énergie », selon une déclaration commune de MM. Poutine et Erdogan, publiée par le Kremlin.
Ils ont notamment prôné la mise en place des « mesures concrètes » pour renforcer la coopération dans les domaines du transport, de l’agriculture, de l’industrie et des finances, ainsi que dans celui du tourisme, selon la même source.
Côté politique, les deux dirigeants ont souligné « l’importance cruciale des relations sincères, franches et de confiance entre la Russie et la Turquie pour assurer la stabilité régionale et internationale », précise le communiqué.
Au début de leur rencontre dans la station balnéaire russe de Sotchi, le maître du Kremlin a remercié le président turc pour ses efforts qui ont permis de trouver un accord entre Moscou et l’Ukraine sur les livraisons des céréales ukrainiennes en provenance des ports ukrainiens de la mer Noire.
« Grâce à votre participation directe et à la médiation du secrétariat de l’ONU, le problème lié aux livraisons des céréales ukrainiennes en provenance des ports de la mer Noire a été réglé. Les livraisons ont déjà commencé, et je voudrais vous en remercier », a-t-il indiqué.
Il a également souligné le rôle d’Ankara dans le transit du gaz russe vers l’Europe, via le gazoduc TurkStream. « Les partenaires européens doivent être reconnaissants envers la Turquie parce qu’elle assure le transit ininterrompu du gaz russe », a dit M. Poutine.
A l’issue de leur rencontre, les deux présidents se sont mis d’accord que les livraisons du gaz russe à la Turquie soient « partiellement payées en roubles », a annoncé à la presse le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, en saluant une « nouvelle étape et de nouvelles opportunités ».
La Russie cherche depuis des mois à imposer sa devise dans les règlements internationaux face à l’euro et au dollar, sur fond des sanctions économiques occidentales sans précédent contre Moscou en raison du conflit en Ukraine.
M. Erdogan avait déjà dit vendredi espérer que son entretien avec M. Poutine permettrait d' »ouvrir une page très différente dans les relations » russo-turques.
Le président turc avait aussi dit vouloir parler avec son homologue russe de la Syrie, où Ankara menace de lancer une opération militaire contre des groupes kurdes qu’il qualifie de « terroristes », ce à quoi Moscou s’oppose.
« Discuter à cette occasion des développements en Syrie permettra d’apaiser la région. Notre solidarité dans la lutte contre le terrorisme est très importante », a souligné M. Erdogan.
Le chef de l’Etat turc avait par ailleurs dit vouloir s’assurer que la construction de la centrale nucléaire d’Akkuyu par le géant nucléaire russe Rosatom, dans le sud de la Turquie, respecterait le « calendrier fixé », alors qu’un litige risque de provoquer des retards dans ce méga-projet.