En janvier et février 2021, les inspecteurs de l’environnement du parc national avaient surveillé ces quatre amis, un électricien et trois fonctionnaires territoriaux, qui se retrouvaient le vendredi pour des parties de la chasse sous-marine dans ce parc aux portes de Marseille.
Les inspecteurs leur ont reproché deux délits: avoir pêché dans une zone de non-prélèvement et dans une zone plus large d’interdiction hivernale afin de préserver la reproduction d’espèces, ainsi qu’une pêche supérieure à trois prises par personne.
Après trois précédents jours de surveillance établissant des pêches illégales, trois d’entre eux avaient été contrôlés le 12 février à leur retour au port de la Pointe Rouge. Ils avaient été vus pêchant dans des zones non autorisées et au-delà de la tombée du jour. Dans leur glacière, 15 loups et deux mostelles ont été retrouvés.
A la barre, ils ont assuré avoir pris les poissons en surnombre du quota autorisé dans une zone non réglementée: « je suis bien rentré dans la zone de non-prélèvement mais je n’étais pas en action de chasse », a justifié l’un d’eux.
Dénonçant leur « constante mauvaise foi », la procureure Marion Chabot a requis des amendes: une de 3.000 euros avec sursis pour l’un des quatre et de 3.000 à 5.000 euros fermes pour les trois autres, ainsi que la confiscation des combinaisons, harpons, masques et le matériel de pêche qui avaient été saisis.
L’absence de bouée signalant la présence d’un plongeur est, selon la procureure, « une constante dans tous les dossiers de braconnage où l’on ne veut pas se faire repérer ».
Même si la vente du poisson à des restaurateurs n’est pas établie, la procureure a relevé que « l’appât du gain est tellement fort qu’on y va, même en plein hiver, même par de mauvaises conditions météo ». Ils encouraient au maximum une amende de 22.500 euros.
Pour Me Sébastien Mabile, avocat du parc national, « cette bande est connue pour braconner et alimenter les restaurateurs » déplorant que « pêcher dans les zones de non-prélèvement, c’est s’attaquer à des coffres-forts de biodiversité ». Partie civile, le parc a réclamé un total de 16.000 euros de dommages et intérêts.
Les défenseurs des prévenus ont eux sollicité leur relaxe, estimant que les procès-verbaux des inspecteurs de l’environnement ne démontraient pas de pêche illégale.
Le jugement sera connu le 2 janvier.