Leader mondial des systèmes de confinement à membrane, Gaztransport & Technigaz (GTT) a enregistré vendredi son document de base auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), première étape du processus d’entrée sur le marché de NYSE Euronext à Paris.
La société est détenue à 40% par GDF Suez, Total et le fonds britannique Hellman & Friedman possédant chacun une participation de 30%.
« Ces deux actionnaires, Total et Hellman & Friedman, envisagent de céder une partie de leur participation », a expliqué le PDG de GTT, Philippe Berterottière, lors d’une conférence de presse.
Le dirigeant n’a pas précisé la part du capital mise sur le marché, ni la valorisation visée, rappelant seulement que l’entrée au capital de Hellman & Friedman au capital en 2008 avait alors valorisé la société à hauteur de 1,1 milliard d’euros, dans une conjoncture défavorable.
Cette cession s’inscrit notamment dans le cadre du vaste programme annoncé l’an dernier par Total, qui vise à céder 15 à 20 milliards d’euros d’ici à la fin 2014, selon lui.
Actionnaire de longue date de GTT, GDF Suez entend de son côté maintenir sa participation à son niveau actuel.
Peu avant 17H00, l’action du groupe gazier gagnait 0,40% à 16,47 euros, et celle de Total prenait 2,82% à 42,12 euros.
Concernant le calendrier, « les autres phases de l’opération interviendront plus tard, en 2014 », a indiqué le PDG, sans s’avancer sur le mois d’introduction effective sur le marché.
Perspectives prometteuses pour le GNL
La période actuelle est favorable pour une telle opération, plusieurs grosses opérations récentes, comme celles de Numericable, de Blue Solution ou de Groupe Fnac, s’étant bien passées.
En janvier 2012, des sources industrielles avaient indiqué à l’AFP que trois groupes sud-coréens de construction navale, Daewoo, Hyundai et STX, qui comptent parmi les principaux clients de GTT, avaient proposé de racheter la société d’ingénierie navale pour 1 milliard d’euros. Mais, selon les Echos, GDF Suez et Total y ont finalement renoncé par crainte que le nouveau propriétaire ne leur applique des tarifs défavorables.
« Tout le monde était convaincu que la bonne solution, c’était que cette société reste une société autonome, indépendante, qui puisse continuer son beau parcours, et que dans cette mesure-là, la Bourse était une véritable opportunité », a souligné M. Berterottière.
Contrairement à ses concurrents, qui construisent des cuves dédiées indépendantes, la société GTT est spécialisée dans la mise au point de membranes métalliques pour le confinement du GNL, intégrées à la coque du navire.
Cette technologie équipe plus de 69% de la flotte mondiale des méthaniers, soit 270 des 366 navires dédiés au transport de GNL, et 93% des 109 (BIEN 109) méthaniers et autres unités flottantes commandés dans le monde entre janvier 2008 et septembre 2013.
Pour faciliter son transport, le gaz naturel est transformé à l’état liquide après avoir été refroidi à une température de -163°C, ce qui lui permet d’occuper 600 fois moins de volume.
Outre les méthaniers, GTT intervient aussi dans la construction de FPSO (unités flottantes de production, stockage et déchargement du GNL), de FSRU (navire stationnaire utilisés pour le stockage et la regazéification du GNL) et de réservoirs terrestres.
En utilisant moins d’acier et d’aluminium, la technologie de GTT permet de construire des bateaux « plus petits et plus légers », et donc « moins chers » de 10 à 15% que les méthaniers à sphères, selon M. Berterottière. « Elle représente environ 4% du prix d’un méthanier standard de 175.000 mètres cubes, qui s’élève à 210-215 millions de dollars ».
Les perspectives du GNL sont prometteuses, a ajouté le PDG de la société basée dans les Yvelines, en région parisienne, qui emploie 344 personnes. La consommation de cette énergie est en forte croissance, grâce notamment à la réduction progressive du recours à l’énergie nucléaire au Japon après la catastrophe de Fukushima. L’activité devrait aussi être dopée par les futures exportations de GNL en provenance d’Amérique du Nord.
GTT anticipe un chiffre d’affaires d’environ 215 millions d’euros en 2013, pour un bénéfice net de 110 millions d’euros, contre respectivement 89,5 millions et 40 millions en 2012.
Pour 2014, GTT table sur un chiffre d’affaires de 223 millions d’euros.
Sur les neuf premiers mois de cette année, les ventes ont atteint 157 millions d’euros, et le bénéfice net 87 millions, pour une marge brute d’exploitation de 67%, contre 54% en 2012.
A fin septembre, GTT comptait 101 commandes.
mpa/fga/pb
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