Après une enquête publique d’un mois qui s’est terminée le 22 février, la commissaire enquêtrice a rendu « un avis défavorable », selon un rapport de 27 pages cité vendredi par le quotidien Nice-Matin et consulté par l’AFP.
La société Aquafrais Cannes, qui exploite depuis 35 ans une ferme en mer et produit 570 tonnes de poisson par an, prévoit de porter sa production à 1.200 tonnes d’ici à 2026.
Pour y parvenir, elle veut rassembler trois concessions éparses déjà existantes et se doterait ainsi d’une structure unique de 24.000 m2 au large de Vallauris, dans les Alpes-Maritimes.
Si Aquafrais « essaye de réduire l’impact » de l’installation prévue, « les réponses aux questions sur la pollution, les effets du changement climatique, la pression du milieu humain sur le golfe, la présence d’un milieu fragile théoriquement protégé mais déjà surexposé laissent à désirer », juge la commissaire enquêtrice dans un rapport transmis au préfet des Alpes-Maritimes, à qui reviendra la décision d’accepter ou non ce projet.
« Je ne pense pas que ce projet puisse s’inscrire dans une démarche de transition écologique », ajoute l’enquêtrice qui s’inquiète notamment des « effets potentiels » des rejets de bactéries sur la santé humaine.
Tout en reconnaissant le développement de l’aquaculture comme « une nécessité », son rapport met en exergue « la minimisation de l’impact de la ferme » sur les petits pêcheurs professionnels « et sur le tourisme ».
Contacté par l’AFP, Jérôme Hémar, directeur général d’Aquafrais, s’est dit malgré tout « très optimiste car nous savons que nous disposons d’un superbe projet ».
M. Hémar, qui relève « des erreurs techniques » dans le rapport, s’étonne que le document « n’intègre pas des réponses que nous avons apportées, notamment sur les courants dans la baie ou sur la qualité des eaux dans nos fermes, meilleure que sur les plages de Vallauris ».
Le préfet, ajoute M. Hémar, « prendra la décision finale en tenant compte aussi d’autres rapports », notamment celui de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) qui, en octobre, avait souligné « la qualité d’un projet » offrant « toutes les garanties pour l’environnement ».
Fin février, une centaine d’embarcations avaient défilé entre Golfe-Juan et Cannes pour s’opposer au projet, dénonçant l’impact pour l’environnement et les dangers pour la navigation.