Dans son arrêté en date du 29 septembre, la Direction interrégionale de la mer Méditerranée rappelle la « forte raréfaction de la ressource en oursin sur l’ensemble des départements littoraux » de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur depuis trois ans.
Elle a donc décidé de limiter sur les trois prochaines saisons l’ouverture de la pêche sur une période allant de mi-décembre à fin février dans les Bouches-du-Rhône et le Var et jusqu’au 15 avril dans les Alpes-Maritimes. Jusqu’à présent elle était ouverte dès le 1er novembre et jusqu’au 15 avril.
Pour les pêcheurs amateurs, ils pourront prélever deux douzaines d’oursins seulement par pêcheur, contre quatre jusqu’à présent.
Les autorités françaises se basent sur les nombreuses études scientifiques qui alertent sur « un risque de disparition de l’oursin comestible », et notamment celles du parc marin de la Côte Bleue, du parc national de Port-Cros ou sur le plan d’action oursin du projet Medfish.
Cette baisse de la ressource s’observe sur toute la Méditerranée française, depuis 2017: vers Marseille par exemple, « les densités sont descendues à 1,5 oursin par m2 contre 2 à 2,5/m2 auparavant », soulignait Marie Bravo-Monin, directrice du parc marin de la Côte Bleue dans une interview à l’AFP en mars.
Ces mesures étaient réclamées par les pêcheurs professionnels eux-mêmes. La baisse de la ressource est multifactorielle, due à de la surpêche avec du braconnage notamment, à l’augmentation de la température de l’eau ou à la modification du plancton, qui impacte les larves d’oursins, selon les scientifiques.
En Corse, « on devrait prendre normalement la même orientation » qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur, a indiqué à l’AFP Riyad Djaffar, directeur de la mer et du littoral corse (DLMC).
« Les pêcheurs (…) ont demandé une réduction des périodes de pêche. Il y a une étude scientifique qui arrive et derrière on lancera le processus de modification de la réglementation », qui devrait intervenir avant la fin de l’année, l’ouverture de la pêche aux oursins en Corse ayant eu lieu ces dernières années le 15 décembre, a-t-il ajouté.
Reste à voir si ces mesures porteront leurs fruits sachant que beaucoup d’options étaient sur la table: moratoire de plusieurs années, quotas, raccourcissement du calendrier ou mise en jachère de zones précises.