Ce « memorandum d’accord » signé lundi prévoit d’accorder à l’Ethiopie l’accès à vingt kilomètres de côte dans la république autoproclamée du Somaliland, sur le stratégique golfe d’Aden, pour une durée de 50 ans.
Mais la Somalie a accusé Addis Abeba de porter atteinte à sa souveraineté.
« Les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République fédérale de Somalie », a déclaré à la presse Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat.
« Nous nous joignons à d’autres partenaires pour exprimer notre vive inquiétude quant à l’aggravation des tensions dans la Corne de l’Afrique », a-t-il ajouté.
« Nous exhortons toutes les parties prenantes à s’engager dans un dialogue diplomatique », a-t-il insisté.
Mardi, l’Union européenne a elle aussi insisté sur le respect de la souveraineté de la Somalie, « clé » de la paix dans la Corne de l’Afrique.
Le Somaliland a déclaré son indépendance de la Somalie en 1991, sans avoir obtenu pour l’heure une reconnaissance internationale.
Sans avoir reconnu la région séparatiste, Addis Abeba a affirmé vouloir mener « une évaluation approfondie en vue de prendre position sur les efforts du Somaliland pour obtenir une reconnaissance » internationale.
La Somalie a rappelé son ambassadeur en Ethiopie et juré qu’elle défendrait sa souveraineté par « tous les moyens légaux ».
Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’Ethiopie cherchait depuis trente ans un accès à la mer qu’elle a perdu après l’indépendance de l’Erythrée en 1993, à l’issue d’un long conflit.
Elle a bénéficié d’un accès au port érythréen d’Assab, qu’elle a perdu lors du conflit entre les deux pays (1998-2000). L’Ethiopie dépend désormais du port de Djibouti pour ses exportations et importations.