« Deux personnes âgées de 16 à 17 ans sont mortes après s’être infiltrées dans un conteneur qui transportait des légumes et fruits sur un navire qui se dirigeait vers un pays européen », a déclaré à l’AFP le directeur de la Protection civile pour la région de Tunis, Mounir Riabi.
Les deux mineurs faisaient partie d’un groupe de quatre jeunes cherchant à émigrer, et qui ont passé environ huit heures dans le froid « avant que l’équipage du navire ne se rende compte de leur présence et ne retourne au port de Tunis ».
Les deux autres ont été hospitalisés et sont « dans un état stable », a précisé M. Riabi, en soulignant que le groupe était originaire de régions isolées de l’intérieur du pays.
La semaine passée, la garde nationale avait annoncé la disparition en mer d’une quarantaine de Tunisiens partis de Sfax (centre-est) qui tentaient de rallier l’Italie dont les premières côtes se situent à environ 150 km.
En 2023, 155.754 migrants ont débarqué irrégulièrement en Italie (+50% sur un an), les Tunisiens formant le deuxième plus gros contingent (17.304) derrière les Guinéens (18.204), selon le ministère de l’Intérieur italien.
L’économie tunisienne, pénalisée par le Covid-19, la guerre en Ukraine et une sécheresse dévastatrice pour son agriculture en 2023, est pratiquement à l’arrêt avec 1,3% de croissance en 2023 et un chômage des jeunes très élevé (environ 38%).
Le pays avait conclu un accord avec le FMI pour un prêt et l’injection de 2 milliards de dollars dans son économie, mais les négociations se sont enlisées quand le président Kais Saied a rejeté les réformes préconisées par le Fonds monétaire international.
L’Etat tunisien met un point d’honneur à rembourser ses dettes (80% du PIB) mais manque de liquidités pour procurer à sa population suffisamment de produits de base, ce qui entraîne des pénuries récurrentes de farine, sucre ou riz.
Outre ces graves difficultés économiques, la Tunisie est secouée par de fortes tensions politiques depuis le coup de force du président Saied le 25 juillet 2021, accentuées en 2023 par l’emprisonnement des principaux opposants.