Lors de ce voyage de plusieurs jours, Annalena Baerbock se rendra à Djibouti, où elle discutera aussi de la crise en mer Rouge, au Kenya et au Soudan du Sud.
Il s’agit « d’évaluer des possibilités » afin de « réunir enfin » les belligérants « autour d’une table de négociation », a déclaré avant son départ la ministre à propos du Soudan, sans donner de détails plus précis sur son programme et l’identité de ses interlocuteurs.
« Pour moi une chose est claire: nous devons augmenter la pression sur les deux parties, par des sanctions, en leur faisant rendre des comptes pour leurs crimes et en agissant sur leurs soutiens à l’étranger », a dit Mme Baerbock.
Les combats font rage depuis le 15 avril 2023 entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohammed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire.
Le conflit a fait plus de 13.000 morts, selon une estimation très sous-estimée de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled) et plus de sept millions de personnes ont été déplacées.
Au Darfour, dans l’ouest, des violations ont été commises pouvant relever de « crimes contre l’humanité », selon un rapport d’experts de l’ONU vu lundi par l’AFP.
La ministre veut aussi rencontrer des représentants de la société civile soudanaise. « Nous ne devons pas laisser ce conflit devenir une +crise oubliée+ (…) », a-t-elle estimé.
A Djibouti, Mme Baerbock veut aussi discuter des moyens « de protéger le trafic maritime international en mer Rouge des attaques des Houthis ».
« Djibouti se trouve dans le voisinage direct du Yémen, les relations sont traditionnellement étroites – et entre les deux pays passe l’une des artères centrales du système commercial international: le détroit de Bab al Mandab, large de seulement 27 kilomètres », a-t-elle souligné.
Les rebelles Houthis, qui contrôlent une bonne partie du Yémen, multiplient les attaques contre des navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d’Aden en solidarité avec la population de Gaza, territoire totalement assiégé par Israël, que les Etats-Unis soutiennent militairement.
Les Américains mènent depuis près de deux semaines des frappes au Yémen afin de « protéger » le trafic maritime dans la région.