« J’ai entendu des témoignages autour d’un ras-le-bol, d’une aspiration à l’autonomie et la confiance », a-t-elle déclaré à l’AFP après plusieurs jours passés en Martinique et Guadeloupe.
L’eurodéputée dit avoir eu des échanges avec des acteurs du monde agricole et de la pêche, de l’entrepreneuriat mais aussi des militants mobilisés autour des problématiques de la chlordécone (pesticide utilisé aux Antilles jusqu’en 1993 malgré les alertes sur sa nocivité) ou des réparations de l’esclavage.
Accompagnée par Priscilla Ludosky, militante contre les inégalités sociales, connue depuis le mouvement des Gilets jaunes, et figurant sur la liste écologiste en position éligible, Marie Toussaint était aussi venue « annoncer la bonne nouvelle: celle de la reconnaissance du crime d’écocide dans le droit européen », une avancée (non rétroactive) qui selon elle « aurait pris plus de temps sans la mobilisation autour de la chlordécone ».
Selon Marie Toussaint, lorsque l’Union européenne légifère en matière de protection environnementale, la France demande « régulièrement » des dérogations « pour l’exclusion des territoires ultramarins de cette législation du fait de leur spécificité ».
« Ca a été le cas pour la forêt en Guyane (…) et sur la question de la dépollution des sols (…). Ce que ça veut dire c’est qu’on se refuse à voir les effets du nickel, de l’arsenic, de la chlordécone ou encore des essais nucléaires, ce qui est absolument intolérable », a-t-elle dénoncé.
Selon les deux femmes, il reste à avancer sur les questions autour de la santé, de la dépollution des sols, celle des sargasses (algues brunes invasives qui s’échouent sur les littoraux des Caraïbes) qui « impactent tout le monde », et bien sûr des inégalités sociales.
« On a reçu des témoignages assez tristes », a rapporté Mme Ludosky, concédant également « un besoin de pédagogie » pour une meilleure compréhension « du levier que peut être l’Union européenne et de son impact sur la vie des gens. »
En 2019, la liste écologiste conduite par Yannick Jadot était arrivée 4e, avec 10,46% des voix, derrière les listes du Rassemblement national (23,5%), de Renaissance (18%), et de la France Insoumise(12,96%) avec moins de 15% de participation.