Nouvelle-Calédonie: Bercy appelle à signer le plan de redressement de la filière nickel avant « fin mars »

Paris, 21 mars 2024 (AFP) – Bruno Le Maire a appelé jeudi les collectivités calédoniennes, l’Etat et les industriels de la mine et de la métallurgie concernés à signer avant « la fin mars », et « tel qu’il a été rédigé », le plan de redressement de la filière nickel en Nouvelle-Calédonie, négocié depuis plusieurs mois.

« Nous devons réinventer la filière du nickel en Nouvelle-Calédonie avec les autorités calédoniennes (…) mais il est « exclu de financer à perte un outil de production qui ne serait pas rentable », a déclaré le ministre de l’Economie lors d’un point de presse téléphonique.

Il s’est « réjoui que le gouvernement de Nouvelle-Calédonie ait décidé de soumettre » le texte du « Pacte Nickel » au congrès de Nouvelle-Calédonie le 28 mars.

« C’est un acte courageux et de responsabilité » de la part du gouvernement » néo-calédonien, a jugé M. Le Maire.

Face aux « graves difficultés » rencontrées par les exploitants du nickel en Nouvelle-Calédonie, ce plan d’engagement tri-partite est négocié depuis plusieurs mois entre l’Etat français, les collectivités calédoniennes et les industriels (SLN, PRNC et KNS, qui exploitent les mines et les usines métallurgiques locales).

Le but est d’essayer de retrouver les conditions d’une rentabilité de cette exploitation, et la survie d’un secteur vital pour l’économie de l’île.

Dans ce projet, chacune des trois parties prend des engagements pour assurer l’avenir d’une filière mise en péril par des problèmes « d’accès à la ressource », de « coûts énergétiques et de main d’oeuvre très élevés », de « contrainte sur les exportations », et par une « pression de concurrence étrangère, en particulier indonésienne », a rappelé M. Le Maire.

Les trois mines et usines métallurgiques de l’île s’enfoncent dans les déficits malgré une injection de « plus de 700 millions d’euros d’aide » d’argent public depuis 2016, a indiqué le ministre.

M. Le Maire a repoussé toute idée de nationalisation, « une « illusion » qui « ne permettrait pas de garantir la rentabilité des usines » selon lui. Elles « doivent être rentables », a-t-il martelé, et « pour qu’elles soient rentables, elles doivent être contrôlées par des industriels ».

Les usines ont besoin d’abaisser leur coût de production, notamment en utilisant de l’énergie « moins chère » et « d’avoir un accès sans entrave à la ressource minière », a-t-il dit.

im-tbm/abb/spi

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