Le FV Margiris, un navire-usine de 9.500 tonnes, récemment passé sous pavillon australien et rebaptisé Abel Tasman, se trouve depuis la fin août à Port Lincoln, dans le sud de l’Australie.
Alerté par les écologistes, le ministre de l’Environnement Tony Burke a cherché les moyens d’empêcher le Margiris de lancer une campagne de pêche au large de la Tasmanie mais, en l’état, la législation ne le lui permet pas.
Le ministre devait donc présenter mardi au Parlement un nouveau projet de loi étendant ses pouvoirs. Sauf surprise, il devrait être voté.
« Il y a des risques que je ne suis pas prêt à prendre », s’est justifié M. Burke. « On n’a jamais vu de bateau de pêche de cette capacité en Australie et la Loi sur la Protection de l’Environnement et la Conservation de la Biodivoersité doit être revue pour en tenir compte », a-t-il ajouté.
La nouvelle loi tiendrait le Margiris à distance des eaux australiennes le temps que des experts évaluent l’impact de son activité sur la faune marine, en particulier sur les dauphins, phoques et lions de mer qui peuvent finir « accidentellement » dans ses filets.
L’Autorité australienne de gestion de la pêche (AFMA) estime de son côté que le Margiris n’aurait quasiment pas d’impact sur l’éco-système en étant soumis à de strictes limites de quotas de pêche, 10% des poissons disponibles, un pourcentage inférieur aux normes internationales.
Le Margiris, qui battait alors pavillon lituanien, avait déjà été stoppé par une équipe de Greenpeace en tentant de quitter le port néerlandais de Ijmuiden fin juin.
Pour Greenpeace, la décision de Canberra constitue un message fort aux « flottes de super chalutiers, selon lequel l’opposition du monde à leur activité non durable ne cesse de grandir », et « accentue la pression sur l’Union européenne pour qu’elle retire ses subventions aux chalutiers géants ».