Ces sorties ont eu lieu quelques semaines avant l’investiture, le 20 mai, du nouveau président de Taïwan, Lai Ching-te, que la Chine considère comme étant un dangereux séparatiste.
Dix-sept appareils ont « franchi la ligne médiane (du détroit de Taïwan) et pénétré dans (…) la zone d’identification de la défense aérienne de Taïwan », précise un communiqué du ministère.
La ligne médiane coupe en deux le détroit de Taïwan, une étroite voie maritime de 180 kilomètres séparant l’île autonome de la Chine continentale.
Pékin, qui ne reconnaît pas cette ligne, revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire et n’a jamais renoncé à recourir à la force pour en reprendre le contrôle.
Sous la présidence de Tsai Ing-wen, élue en 2016, les relations entre Pékin et Taipei se sont tendues, car elle et son gouvernement rejettent les revendications de la Chine sur l’île.
Le nouveau président élu, Lai Ching-te, issu comme Tsai Ing-wen du Parti démocrate progressiste (DPP), a remporté les élections présidentielles de janvier en dépit des mises en garde de Pékin selon lesquelles il entraînerait « la guerre et le déclin » de l’île.
Ces vols interviennent au lendemain de la convocation par Manille d’un haut représentant chinois pour protester suite à un accrochage qui a endommagé deux navires philippins lors d’une patrouille en mer de Chine méridionale.
Selon le ministère philippin des Affaires étrangères, les garde-côtes chinois ont tiré au canon à eau le 30 avril sur deux de ses navires, et bloqué l’accès à un récif disputé en mer de Chine méridionale. Pékin a de son côté confirmé avoir « repoussé » les bateaux philippins.
La Chine revendique la souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale – un important carrefour de routes maritimes commerciales -, au grand dam de plusieurs pays riverains.
Ce différend intervient au moment où les Etats-Unis et les Philippines organisent des exercices militaires conjoints, notamment à proximité des zones disputées en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taïwan.
Ils prévoient notamment une simulation de reprise d’une île par la force dans la province de Palawan, proche des îles Spratleys que se disputent Pékin et Manille.