Northern Minerals extrait du dysprosium, un minerai de terres rares qui sert à fabriquer des aimants très performants utilisés dans les véhicules électriques, et dont la production est dominée par des entreprises chinoises.
La société a déclaré mardi qu’elle avait « fait l’objet d’une violation de cybersécurité » et que ses données volées avaient été « diffusées sur le dark web ».
Le vol de données est survenu fin mars, mais leur divulgation est intervenue plus tard, mardi, a indiqué Northern Minerals à la Bourse australienne.
La veille, le ministre des Finances australien Jim Chalmers avait ordonné à cinq actionnaires liés à la Chine de vendre leurs participations combinées de 10% Northern Minerals, estimant qu’elles étaient contraire à « l’intérêt national » de l’Australie.
Quelque 24 heures plus tard, des pirates informatiques ont annoncé avoir volé des données financières et personnelles sensibles de la société cotée en Bourse, sans mentionner la décision des autorités.
Les pirates ont affirmé avoir volé des informations sur des « projets potentiels » et des « études des concurrents », selon une capture d’écran apparaissant liée au groupe BianLian.
Les services de renseignements australiens décrivent BianLian comme un « développeur de ransomware », des logiciels informatiques malveillants prenant en otage les données, qui cible les « secteurs d’infrastructures critiques ».
Le fonds Yuxiao, lié à la Chine, avait précédemment cherché à augmenter sa participation dans Northern Minerals, ce qui avait attiré l’attention de la commission australienne de contrôle des investissements étrangers.
Yuxiao et quatre autres actionnaires associés se sont vu accorder un délai de 60 jours pour céder leurs participations dans la société.
« Cette décision, fondée sur l’avis de la commission australienne de contrôle des investissements étrangers, vise à protéger notre intérêt national et à garantir le respect de notre cadre en matière d’investissements étrangers », a déclaré M. Chalmers dans un communiqué.
Northern Minerals détient les droits d’un important gisement de dysprosium en Australie occidentale.
Selon la société, près de 99 % du dysprosium mondial est actuellement extrait en Chine.