Les travaux de rénovation avaient débuté fin août, pour permettre le retour des péniches de tourisme sur une portion d’une vingtaine de kilomètres entre Friesenheim (Bas-Rhin) et Artzenheim (Haut-Rhin).
Un arrêté avait été pris en ce sens le 5 août, les préfets concernés ayant accordé une « autorisation environnementale » permettant le début des travaux, relate le tribunal administratif de Strasbourg dans un communiqué.
Deux associations avaient saisi la juridiction en urgence, pour contester cet arrêté, qui a été suspendu vendredi par le juge.
Le juge des référés « a estimé que la condition d’urgence était remplie » car les travaux « allaient entraîner la destruction d’individus d’espèces protégées de chiroptères et d’oiseaux, ainsi que celle d’arbustes, ronces et broussailles indispensables à leur biologie, produisant ainsi des effets irréversibles », écrit la juridiction.
Un « doute sérieux sur la légalité » de la décision a aussi été relevé.
Pour le juge, il pourrait y avoir des « insuffisances affectant l’étude d’impact et ayant eu pour effet de nuire à l’information complète de la population » ou ayant pu avoir « exercé une influence sur la décision de l’autorité administrative ».
Cette suspension est provisoire, jusqu’à ce que le tribunal administratif statue sur le fond du recours, ce qui pourrait intervenir « dans les prochains mois », le dossier étant toujours en instruction.
Bouvière, martin-pêcheur, harle bièvre… Autant d’espèces protégées ont été repérées comme vivant sur le tronçon de 24 kilomètres du canal destiné à être rénové, selon des associations de défense de l’environnement.
Le budget des travaux est de 43 millions d’euros, partagé entre la région Grand-Est, VNF (Voies navigables de France), le Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural), et les communes entre autres.