Léger rebond de la population d’une espèce de baleine très menacée

Washington, 22 oct 2024 (AFP) – La population de baleines noires de l’Atlantique nord, l’une des espèces de baleines les plus rares du monde, a connu un léger rebond l’année dernière mais reste en danger d’extinction, selon des données rendues publiques mardi.

Leur nombre est passé à 373 en 2023, une hausse de 4% par rapport à un plus bas récent atteint en 2020, avec 358 individus recensés, selon l’aquarium de Nouvelle-Angleterre et l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Mais cette stabilisation ne doit pas être considérée comme un tournant, selon les défenseurs de l’environnement, car les menaces les plus graves qui pèsent sur ces géants marins sont toujours présentes, à savoir les collisions avec des navires et les filets de pêche les prenant au piège.

Ceux-ci les empêchent alors de se nourrir, se reproduire ou se déplacer librement, ou encore coupent leur chair, provoquant des infections.

Le changement climatique aggrave la situation en modifiant la répartition du zooplancton, principale source de nourriture des baleines.

« Bien que nous soyons heureux de constater que l’estimation de la population n’a pas diminuée, nous restons très inquiets », a déclaré Kathleen Collins, responsable au sein du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).

Cette espèce de grands mammifères marins, d’une vingtaine de mètres de long, a pu compter jusqu’à 20.000 individus avant l’arrivée de la pêche commerciale à grande échelle ayant décimé leur population.

Elles étaient une proie favorite des pêcheurs, chassées notamment pour leur graisse utilisée dans les lampes, et pour leurs fanons (leur servant à filtrer la nourriture), un matériau flexible utile à l’époque où le plastique n’existait pas encore.

La chasse à la baleine a finalement été interdite en 1935, entraînant un rebond jusqu’à un pic de 483 individus en 2010, avant le début d’un déclin qui a duré une décennie.

En 2022, NOAA a proposé d’étendre les règles sur les restrictions de vitesse des bateaux, pour une durée plus longue au cours de l’année et sur une plus grande zone. Mais cette réglementation est toujours à l’étude.

« Le gouvernement américain est trop occupé à faire de la politique, plutôt que de sauver cette espèce tant qu’elle a encore une chance de s’en sortir », s’est insurgée Kathleen Collins.

Certains progrès concernant les équipements de pêche ont été réalisés, afin d’éviter les longues lignes reliant les casiers à crabes ou à homard. Certaines ne remontent par exemple à la surface que lorsque déclenchées par un pêcheur. Mais l’utilisation de ces technologies reste rare.

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