« Les premiers éléments du bilan de la fermeture spatio-temporelle montrent une diminution significative de la mortalité par captures (environ 76% de mortalités en moins par rapport aux hivers précédents) », a indiqué dans un communiqué Fabrice Loher, ministre délégué chargé de la Mer et de la Pêche.
Le communiqué ne précise pas si ce chiffrage correspond au nombre de cadavres échoués relevés sur le rivage (130 en 2023), qui ne représentent qu’une petite part des morts de cétacés blessés ou tués dans les filets.
Environ 9.000 dauphins communs meurent chaque année par capture accidentelle sur la façade atlantique française, très au-dessus du seuil de 4.900 à partir duquel la population de cétacés est mise en péril, selon le Ciem, l’organisme scientifique international de référence.
Contraint par des décisions de justice obtenues par des défenseurs des animaux, le gouvernement avait fermé le golfe de Gascogne du 22 janvier au 20 février 2024 aux navires de plus de 8 mètres équipés de certains filets, pour protéger les dauphins et autres petits cétacés durant la période identifiée par les scientifiques comme particulièrement à risque.
Comme prévu, cette mesure sera reconduite du 22 janvier au 20 février 2025 et est en passe de devenir une obligation de l’Union européenne, s’imposant donc aux navires battant pavillon étranger.
Toutefois, « la fermeture du golfe de Gascogne n’est pas une solution de long-terme » et « l’objectif commun doit être de travailler avec l’ensemble de la filière pour parvenir à la levée de cette fermeture temporaire dès 2027 », poursuit le communiqué du ministre.
Il appelle la filière à « mettre collectivement en oeuvre » le plan d’action gouvernemental pour lutter contre les captures accidentelles, afin de « démontrer son efficacité ». Ce plan passe notamment « par l’équipement des navires en dispositifs d’effarouchement (pingers) et en caméras, qui concerneront un échantillon de navires », rappelle le gouvernement.
La filière a vécu comme un électrochoc cette première fermeture, depuis les pêcheurs restés à quai jusqu’aux criées, privées de centaines de tonnes de bars, baudroies, soles ou turbots pêchés à cette période.
En France, environ 450 navires sont concernés et les pertes estimées à des dizaines de millions d’euros, que le gouvernement s’était engagé à indemniser à hauteur de « 80 à 85% » du chiffre d’affaires selon les types de pêche.