« Le rapport reflète le besoin urgent pour le secteur du transport maritime d’augmenter ses efforts pour réduire son empreinte carbone et d’autres impacts environnementaux tels que la pollution de l’eau », a déclaré la directrice de l’AEE, Leena Ylä-Mononen, citée dans un communiqué.
Rappelant le caractère crucial du transport maritime pour l’économie européenne, l’étude énumère les émissions nocives pour l’homme et son environnement.
Les émissions de méthane ont été multipliées par deux entre 2018 et 2023, le secteur maritime représentant 26% des émissions totales de méthane du secteur des transports de l’UE.
En 2022, le CO2 émis par le transport maritime — soit 137,5 millions de tonnes de CO2, un niveau similaire à celui d’avant la pandémie de Covid-19 et supérieur de 8,5% à celui de 2021 — représentait 3 à 4% des émissions de CO2 dans l’UE, une part amenée à augmenter si aucun effort n’est réalisé.
En outre, entre 2015 et 2023, les émissions d’oxyde d’azote ont augmenté de quelque 10% dans l’UE. Dans certaines zones, l’augmentation est encore plus prononcée : 33% dans l’Atlantique, 32% dans l’Arctique contre 8% en Méditerranée.
Autre source de pollution, les déversements de pétrole — principalement en mer du Nord et en Méditerranée, zones les plus fréquentées — et les rejets d’eaux usées et de plastiques provenant des navires.
D’après l’étude, les déchets marins provenant de la pêche et du transport maritime auraient été réduits de moitié au cours des dix dernières années mais restent difficiles à surveiller.
Il faut « accélérer les efforts pour passer à des carburants plus propres, à des pratiques portuaires et de navigation durables pour réduire son impact sur les écosystèmes marins et côtiers », a insisté Mme Ylä-Mononen.
A l’échelle mondiale, 3,3% du tonnage brut mondial fonctionne avec des carburants alternatifs et des batteries, a souligné l’AEE, relevant la forte concurrence entre les secteurs pour l’utilisation des biocarburants.