Ces travaux de dragage devant être terminés d’ici la fin de l’année sont réalisés pour « augmenter la capacité de charges des navires du port d’Aktaou et le transport le long de la route de transport transcaspienne », a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole du ministère kazakh des Transports.
Le corridor transcaspien, aussi appelé corridor du milieu, est une route commerciale alternative à celle du Nord via la Russie, par laquelle transite la quasi-totalité des marchandises entre la Chine et l’Europe.
La guerre en Ukraine et les sanctions occidentales contre Moscou ont poussé les Européens à développer la voie transcaspienne, qui a aussi l’avantage de réduire le temps de transport depuis la Chine vers l’Europe en traversant l’Asie centrale, la Caspienne, le Caucase et la Turquie.
Ce printemps, l’Union européenne avait annoncé investir dix milliards d’euros pour développer principalement cette route commerciale et désenclaver l’Asie centrale.
Sous réserve d’investissements, le volume de fret annuel – pétrole, céréales, conteneurs etc – doit tripler d’ici 2030 et atteindre 11 millions de tonnes, selon la Banque mondiale, mais l’ensablement de la Caspienne met en péril cette voie.
Début mai, la direction du port d’Aktaou avait alerté sur les conséquences de l’ensablement sur le transport maritime, les cargos et pétroliers ne pouvant être chargés à leur pleine capacité.
« Si nous n’effectuons pas de travaux de dragage d’ici la fin de l’année et que le niveau de la mer continue de baisser, la navigation restera inefficace », avait déclaré à l’agence de presse officielle kazakhe Kazinform un responsable du port, Erbolat Tlepiev.
La Caspienne est une mer fermée, aussi considérée comme le plus grand lac au monde avec ses 371.000 kilomètres carrés, une superficie supérieure à celle de l’Allemagne. Elle borde cinq pays (Azerbaïdjan, Iran, Kazakhstan, Russie, Turkménistan).
Début janvier, des scientifiques kazakhs avaient rapporté une « accélération de la baisse du niveau de la mer Caspienne », une tendance qui outre les conséquences économiques, menace la faune et la flore.