Les trafiquants « ciblaient principalement des véhicules loués à l’étranger », mais « avant qu’ils n’apparaissent volés sur les fichiers de police française, l’organisation criminelle bénéficiait d’un temps suffisant pour les acheminer en France, les maquiller, obtenir des immatriculations provisoires et les expédier à l’étranger », détaille le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, dans un communiqué.
L’enquête, menée par la Division de la criminalité territoriale (DCT) des Bouches-du-Rhône, appuyée par le Groupe interministériel de recherche, a permis d’établir que ces détournements ont duré quatre ans et qu’avec une moyenne de 20 véhicules par mois, le préjudice avoisinerait les 30 millions d’euros.
Le 22 mai, dix personnes ont été interpellées puis mises en examen à l’issue de leurs gardes à vue, notamment pour recel de vol en bande organisée, blanchiment et faux et usage de faux. Cinq ont été placées en détention provisoire, les autres restant sous contrôle judiciaire.
« Ces opérations étaient réalisées avec la complicité d’individus ayant d’importantes responsabilités » sur le port de Marseille-Fos, a insisté le magistrat. Ces complices « autorisaient, contre rémunération, l’entrée des véhicules sur le port et mettaient à disposition de l’organisation un hangar », pour faciliter leur maquillage.
Contacté par l’AFP, le parquet n’a pas donné de détail supplémentaire. Selon la radio Ici Provence, il s’agirait d’employés d’une entreprise qui gère un terminal roulier en direction de l’Afrique du Nord.