Sur l’île de Hiva Oa, il a été reçu par des danseurs en tenue traditionnelle sur un marae (site sacré polynésien), puis par des cavaliers et une cinquantaine d’autres danseurs à Atuona, le village principal, avant d’être nommé Te Hakaiki Vahia’anui (« celui qui ouvre le chemin », en marquisien).
« La Polynésie apporte beaucoup plus à la France que ce que l’Etat apporte à la Polynésie. La Polynésie apporte un espace incroyable, celui de l’océan », a déclaré le ministre devant le président polynésien Moetai Brotherson et les maires marquisiens, dont les divergences politiques sont marquées.
En 2023, l’indépendantiste modéré Moetai Brotherson a été élu président de la Polynésie française mais les îles Marquises, elles, ont massivement voté pour l’autonomie, c’est-à-dire pour le maintien de la Polynésie dans la République française avec une large autonomie.
« Nous ne voulons pas larguer les amarres », a affirmé durant un discours Joëlle Frébault, maire de Hiva Oa, devant une délégation où seuls Brotherson et la députée Mereana Reid-Arbelot étaient indépendantistes.
« Nous sommes un peuple à part entière au sein de la Polynésie et ce n’est pas Tahiti, à 1.500 km, qui doit décider à notre place: nous restons Marquisiens, au sein de la République française, et s’il y a d’autres archipels qui souhaitent se détacher de la métropole, ce n’est pas du tout notre projet politique », a ajouté Joseph Kaiha, maire de Ua Pou, à l’AFP.
Les élus locaux plaident notamment pour un renforcement de leurs compétences vis-à-vis de Papeete et misent sur la réforme de l’article 43.2 du statut de la Polynésie française, qui doit être examinée au Parlement à l’automne.
Ils citent notamment le projet de musée des Marquises, bloqué car la culture relève de la Polynésie et non des communes. « C’est un beau projet qui doit avancer », a soutenu Manuel Valls.