L’ONG basée à Marseille, dans le sud de la France, a annoncé dans un communiqué « avoir engagé une procédure pénale auprès des procureurs italiens, dans le cadre d’une enquête déjà ouverte après l’attaque armée contre le navire de sauvetage Ocean Viking par les garde-côtes libyens survenue le 24 août dernier ».
« La plainte demande que les auteurs de l’attaque et leurs commanditaires soient poursuivis pour tentative d’homicide multiple, tentative de naufrage, dommages causés à un navire, ainsi que pour toute autre infraction que l’autorité judiciaire jugera applicable », précise le communiqué.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Syracuse, en Sicile, où l’ONG a déposé sa plainte, selon une porte-parole de SOS Méditerranée interrogée par l’AFP.
Le 24 août, au moment de l’attaque, l’Ocean Viking avait à son bord 87 personnes secourues la nuit précédente et se trouvait « au nord des côtes libyennes », avait détaillé l’ONG dans un communiqué publié le lendemain. Il était alors « activement engagé dans la recherche d’une autre embarcation en détresse ».
Approché par un bateau des gardes-côtes libyens, il a reçu de ceux-ci l’ordre, « illégal », de « quitter la zone ». L’équipage a alors « informé les garde-côtes que l’Ocean Viking quittait la zone », selon l’ONG.
« Cependant, sans aucun avertissement ni ultimatum, deux hommes à bord du patrouilleur ont ouvert le feu », soumettant l’embarcation humanitaire et son équipage « à des tirs incessants pendant au moins vingt minutes », avait poursuivi SOS Méditerranée.
Aucun des passagers ni aucun membre d’équipage n’a été blessé mais l’attaque a causé « des impacts de balles à hauteur de tête, la destruction de plusieurs antennes », des fenêtres ont été brisées et « plusieurs balles ont touché et endommagé » du matériel de sauvetage, avait détaillé l’ONG.
Dans son communiqué de ce jour, SOS Méditerranée demande, entre autres, « la suspension de tout soutien financier, matériel et opérationnel de l’Union européenne et de l’Italie aux garde-côtes libyens ».
Les accords de l’UE et de l’Italie avec la Libye visent à renforcer les capacités de Tripoli à empêcher les bateaux de migrants de partir de ses côtes, mais les ONG affirment que les migrants sont victimes de discrimination, de racisme et de violences dans le pays.
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