Le commandant et deux officiers supérieurs du pétrolier Eagle S, immatriculé aux îles Cook, sont accusés d’avoir traîné l’ancre du navire sur le fond marin sur une distance d’environ 90 kilomètres, endommageant ainsi cinq câbles sous-marins dans le golfe de Finlande le 25 décembre 2024.
Plusieurs pays occidentaux avaient accusés la Russie d’avoir piloté l’incident dans le cadre d’une « guerre hybride » dans ce vaste espace maritime. Moscou avait démenti.
Le capitaine géorgien Davit Vadatchkoria a assuré vendredi qu’aucun signe ne laissait penser que l’ancre s’était détachée du navire au moment de l’accident.
« Il n’y avait aucune raison de douter qu’elle ne fonctionnait pas correctement », a-t-il dit lors de sa comparution au tribunal du district de Helsinki.
M. Vadatchkoria, qui avait pris le commandement du navire en octobre 2024 après vingt ans d’expérience sur des bâtiments similaires, a expliqué que les contrôles de sécurité effectués à bord n’avaient rien révélé de « critique » et qu’il n’y avait pas eu de raison de croire que l’ancre était défectueuse au moment du départ du port russe d’Oust-Louga.
Le navire disposait en outre des certificats requis.
« Je suis sincèrement désolé », a lâché le capitaine devant les juges. « En tant que commandant, je ne veux pas que vous pensiez que je ne prends pas mes responsabilités. Je suis venu ici pour dire la vérité ».
Les intempéries avaient également posé problème ce jour-là, selon la défense.
Lorsque les autorités finlandaises ont contacté l’Eagle S vers 15H20 pour s’enquérir de l’état de l’ancre, l’équipage avait répondu rapidement qu’elles étaient relevées et sécurisées, sans l’avoir vérifié, selon l’enquête préliminaire.
L’accusation a maintenu que l’équipage avait négligé ses obligations de manière intentionnelle.
« Si un navire traîne une ancre derrière lui pendant plusieurs heures, sur 90 kilomètres, est-il vraiment possible que personne ne s’en aperçoive? », a lancé le procureur Mikko Larkia à l’ouverture du procès.
Le parquet compte requérir des peines de prison d’au moins deux ans et demi à l’encontre des trois accusés.