« J’ai pris l’engagement d’être carbone zéro en 2050. Nous sommes aujourd’hui en 2025 et si je suis honnête avec vous, je me demande comment on va faire pour y arriver », a déclaré M. Saadé.
Relancé à plusieurs reprises sur la question de la décarbonation, notamment par le député écologiste Charles Fournier, le PDG a répondu que « le transport maritime n’est pas une industrie polluante ». « Il y a d’autres industries qui polluent beaucoup plus que la nôtre », a-t-il ajouté.
CMA CGM utilise notamment des alternatives aux carburants traditionnels, comme le gaz naturel liquéfié (GNL) sur certains de ses navires, a-t-il fait valoir. Mais cette alternative n’est pas suffisante pour les objectifs de décarbonation de la filière, selon plusieurs députés prenant part à la commission des Affaires économiques.
« Le GNL, ce n’est peut-être pas assez, mais pour l’instant nous n’avons pas trouvé grand-chose d’autre », s’est justifié M. Saadé. Cette « énergie fossile de transition » permet de « réduire nos émissions de CO2 de 20% », a-t-il dit.
Parmi les solutions de décarbonation, le chef d’entreprise a signalé que CMA CGM avait des projets de navires propulsés à la voile, notamment entre Le Havre et New York. Mais, selon lui, cette solution, appliquée à des bateaux plus petits, « ne peut pas être faite à l’échelle industrielle ».
Le méthanol, énergie non fossile qui peut servir à la propulsion de navires, « coûte trois fois le prix du GNL, nos clients ne sont pas en mesure d’accepter cette différence », a souligné M. Saadé.
Basé à Marseille, CMA CGM détient une flotte de plus de 650 navires. Le groupe est présent dans 160 pays et emploie 160.000 collaborateurs.