« Le préjudice écologique est irréparable en nature, il ne peut être compensé qu’en valeur », a estimé dans ses réquisitions Olivier Dubief, vice-procureur de la République de La Roche-sur-Yon.
Deux ans de prison, dont un an avec sursis, ont été requis contre le principal prévenu soupçonné d’être la tête pensante de l’organisation, ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer dans le domaine de la pêche et 100.000 euros d’amende.
Une peine d’un an de prison ferme a aussi été requise et 50.000 euros d’amende contre un ancien pêcheur déjà condamné dans une affaire similaire en 2018 aux Sables-d’Olonne.
Des peines de prison avec sursis et des amendes ont été demandées contre d’autres prévenus.
Le trafic avait été démantelé en mars sous l’égide de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de la gendarmerie. Quelque 470 kg de civelles avaient été vendues illégalement pour un préjudice écologique estimé a minima à 476.000 euros.
C’est l’un des plus gros trafics de ces dernières années en France avec de la marchandise écoulée en Espagne. Les pêcheurs étaient basés sur le port de Charron en Charente-Maritime et pêchaient dans la baie de l’Aiguillon en Vendée.
La civelle, alevin de l’anguille d’Europe, se vend 400 euros le kilo pour la consommation. Ce poisson migrateur fait l’objet de braconnage à destination d’élevages en Asie où les anguilles se payent au prix fort, « entre 2.000 et 6.000 euros le kilogramme », selon un communiqué datant de mars du ministère de la Justice, de l’OFB, de la gendarmerie et de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP).
La décision a été mise en délibéré et le jugement sera connu le 15 décembre.