« Cette aide a vocation à donner un coup de pouce en trésorerie aux entreprises qui ont été affectées au sens large par la crise », a déclaré le préfet de la Martinique, Étienne Desplanques, lors d’une conférence de presse mercredi.
« Plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’entreprises » pourraient être éligibles, a-t-il ajouté, en rappelant que nombre d’entre elles avaient subi un manque à gagner en raison du couvre-feu imposé plusieurs semaines, ainsi que des routes « parfois bloquées ».
Le dispositif, accessible en ligne depuis jeudi et jusqu’au 30 novembre, concerne les entreprises de moins de 250 salariés, classées dans la catégorie des très petites et moyennes entreprises (TPME).
L’aide est plafonnée à 10.000 euros pour octobre 2024 et 5.000 euros pour novembre 2024, a précisé Valérie Verdoux, responsable à la Direction régionale des finances publiques.
Pour y prétendre, les dirigeants doivent justifier d’une perte de chiffre d’affaires « d’au moins 50% » en octobre 2024 et « d’au moins 25% » en novembre. Le dispositif s’inspire de mesures déjà mises en place en Nouvelle-Calédonie et à Mayotte.
Ce programme ne s’applique pas aux entreprises « directement ciblées lors de la crise », lors de laquelle des commerces ont été incendiés ou pillés, a précisé le préfet. Pour elles, « le système assurantiel doit rester la première réponse ».
Entre septembre et novembre 2024, environ 300 entreprises avaient été touchées par des incendies volontaires et des cambriolages, pour des dégâts évalués à « une centaine de millions d’euros », a rappelé Franck Zaméo, élu de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de la Martinique.
Des manifestations, qui s’étaient transformées en émeutes, avaient éclaté en septembre 2024 sur cette île des Antilles dans un contexte de mobilisation contre le coût de la vie, alors que les produits alimentaires y étaient en moyenne 40% plus chers qu’en France hexagonale, selon des chiffres de l’Insee de 2022.