Alors qu’Emmanuel Macron doit nommer vendredi son quatrième Premier ministre depuis la dissolution, les trois chefs de partis insistent une nouvelle fois pour obtenir du président qu’il respecte le résultat des élections législatives de juillet 2024, qui ont placé en tête (mais sans majorité) le Nouveau Front populaire. Pour eux, « persister dans l’obstruction serait fragiliser encore davantage notre démocratie ».
Les trois responsables politiques préviennent: « Soit vous persistez dans l’isolement et le déni, et vous prendrez devant l’Histoire la responsabilité d’avoir considérablement aggravé la fracture entre le peuple et ses institutions ».
« Soit vous écoutez le pays (…) et vous ouvrez une nouvelle étape: celle d’une cohabitation », avec « la nomination d’un Premier ministre et d’un gouvernement de gauche et écologiste qui permettra la construction de majorités à l’Assemblée » nationale, proposent-ils.
Ils soulignent que « l’échec des gouvernements successifs n’est rien d’autre que le refus d’un changement de politique sur des aspirations majoritaires dans le pays », comme le rejet du recul de l’âge de départ à la retraite ou la demande d’une fiscalité plus forte des plus riches et du capital, « et la conséquence d’une méthode antidémocratique qui impose des choix sans débat au Parlement ».
Les trois chefs de gauche rappellent que le gouvernement Barnier, qui devait être « le gage d’une stabilité institutionnelle retrouvée », n’aura été « qu’une courte parenthèse, tout comme celui de François Bayrou », et que le gouvernement Lecornu « n’aura même pas duré 24 heures ».
« Il est temps de tirer les leçons de cette séquence », martèlent-ils, estimant que la France a besoin « d’un gouvernement de gauche et écologiste », qui propose « une autre politique » et « un projet de budget de justice sociale et fiscale ».
Le texte n’est pas signé par La France insoumise, quatrième partenaire du Nouveau Front populaire, mais avec qui le PS est en froid.
Le parti de la gauche radicale ne croit pas à l’hypothèse d’un gouvernement de gauche, et se concentre sur sa demande de destitution du chef de l’Etat, que refuse le PS.