« Le temps est venu pour le Conseil de sécurité de remplir son mandat (…) et d’empêcher une catastrophe qui pourrait déstabiliser la région pendant des générations », a déclaré l’ambassadeur vénézuélien Samuel Moncada.
Ce dernier avait réclamé cette réunion contre « l’escalade des agressions » des Etats-Unis et le déploiement de navires de guerre dans les Caraïbes officiellement pour des opérations antidrogue.
« L’action et la rhétorique hostiles du gouvernement américain suggèrent (…) qu’à très court terme une attaque armée sera perpétrée contre le Venezuela », a-t-il ajouté, prévenant que le cas échéant son pays exercerait son « droit à la légitime défense ».
« Nous sommes ici pour empêcher qu’un crime international soit commis », a-t-il insisté, demandant au Conseil, où les Américains ont un droit de veto, de prendre « les mesures nécessaires ».
Mais son pays n’a reçu de soutien franc que de la part de quelques membres du Conseil, Russie et Chine en tête.
Les accusations de Washington, qui assure que le président vénézuélien Nicolas Maduro est à la tête d’un réseau de narcotrafic, le « Cartel des Soleils », « n’est basé sur aucun fait » mais « ferait un excellent sujet pour un blockbuster hollywoodien dans lequel une fois encore les Américains sauveraient le monde », a ironisé l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia.
Accusant la Maison Blanche d’attiser les tensions, il a estimé qu’il n’y avait qu' »un pas avant une agression armée directe ».
Si beaucoup de pays se sont montrés prudents, appelant les deux parties à la désescalade, l’ambassadeur vénézuélien s’est toutefois dit « heureux » qu’un certain nombre d’entre eux, sans condamner les Etats-Unis, aient mis en avant le droit international.
« La lutte contre le narcotrafic doit être conduite dans le respect du droit international des droits de l’Homme. Dans ce contexte, les Etats doivent se garder de toute initiative unilatérale armée », a notamment déclaré l’ambassadeur français adjoint Jay Dharmadhikari.
Washington a déployé début septembre huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes du Venezuela.
A ce jour, l’administration Trump a frappé en mer au moins quatre embarcations qu’elle a présentées comme étant celles de narcotrafiquants, pour un bilan d’au moins 21 morts.
Les Etats-Unis ont répété au Conseil vendredi leur détermination à utiliser leur « pleine puissance » pour « éradiquer les cartels de la drogue, d’où qu’ils opèrent ».
« Bien que ces frappes aient eu une ampleur limitée, les forces américaines restent positionnées pour mener les opérations militaires nécessaires », a déclaré leur représentant, John Kelley.




