Ont également été réclamées quatre années de prison dont deux ans ferme contre Serge Kasparian, 70 ans, l’ancien propriétaire du cercle d’où l’argent s’évaporait par centaines de milliers d’euros des tables de poker et du bar.
La procureure a aussi demandé deux ans de prison ferme contre deux proches de Jean-François Federici, âgés de 52 et 66 ans, qu’elle a présentés comme des « hommes de main de la criminalité organisée », soupçonnés d’avoir menacé Serge Kasparian.
Contre les sept autres prévenus, membre de l’entourage familial ou professionnel de Serge Kasparian, le parquet a demandé des peines de prison allant de 8 mois avec sursis à trois ans dont un avec sursis.
La peine de Jean-François Federici, 68 ans, devrait être purgée après celle de 30 ans de réclusion criminelle pour un double assassinat en Corse qui lui vaut d’être détenu, a demandé la magistrate.
Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir forcé Serge Kasparian à verser environ 120.000 euros par mois entre 2012 et 2014, selon la procureure. Des sommes qui, selon le ministère public, auraient notamment servi à financer la cavale de Jean-François Federici, alors recherché pour le double assassinat lors d’un règlement de comptes.
Si Serge Kasparian a un temps accusé Jean-François Federici, il s’est subitement rétracté durant l’enquête. Ce revirement soudain, confirmé lors du procès, ne s’explique que par « une seule chose », « la peur » qu’inspire « la réputation de ce clan » dont « les principales personnalités sont en détention pour des assassinats » et qui use de « méthodes mafieuses », a déclaré jeudi la procureure.
Selon des notes policières dont l’AFP a eu connaissance, le clan familial des Federici, originaire du village de Venzolasca dans le nord-est de la Corse, dispose « d’une importante surface financière dont une partie est légale, grâce au blanchiment » de ses activités criminelles. Il est impliqué « dans le racket d’établissements de nuit, bars et restaurants » ainsi que « dans les très lucratifs cercles de jeux parisiens », désormais tous fermés.
Jean-François Federici avait été condamné pour des faits similaires d’extorsion au cercle de jeux Concorde, installé jusqu’à sa fermeture dans les locaux où a ensuite ouvert le Cadet, dans le IXe arrondissement de Paris.
Ange-Toussaint Federici, frère de Jean-François, a également été condamné à 30 ans de réclusion criminelle en 2012 pour la « tuerie des Marronniers », l’assassinat en 2006 d’un caïd marseillais, et deux de ses lieutenants.




