« Sur ordre du procureur de la cour d’appel, des poursuites pénales seront engagées contre quatre officiers supérieurs des garde-côtes, dont son chef actuel, Trifonas Kontizas », ont affirmé ces organisations de défense des droits humains dans un communiqué commun.
Cette mesure fait suite à des procédures semblables engagées en mai contre 17 membres des garde-côtes grecs.
En Grèce, les membres des forces de sécurité de l’État sont rarement sanctionnés.
Les survivants du chalutier rouillé et surchargé Adriana ont déclaré que les garde-côtes n’avaient pas réagi de manière adéquate lors de son chavirage et de son naufrage dans la nuit du 13 juin 2023 au large de Pylos, dans le sud de la Grèce, alors qu’il faisait route vers l’Italie.
Le bateau transportait plus de 750 personnes, mais seuls 82 corps ont été retrouvés, selon l’ONU.
Les chefs d’accusation retenus contre les responsables grecs englobent notamment l’homicide involontaire par négligence, ont souligné les mêmes ONG.
L’affaire avait initialement été classée sans suite par le procureur du tribunal maritime du Pirée, mais les survivants ont fait appel de la décision.
Parmi les 104 survivants, plusieurs dizaines ont participé au dépôt d’une plainte collective, alléguant que les garde-côtes ont mis des heures à intervenir lorsque le bateau était en difficulté, malgré les avertissements de Frontex et de l’ONG Alarm Phone.
Le bateau naviguait depuis Tobrouk, en Libye. Outre des Syriens et des Palestiniens, il transportait également près de 350 Pakistanais, selon le gouvernement pakistanais.
Les garde-côtes ont affirmé avoir communiqué avec les personnes à bord qui « ont refusé toute aide », rendant toute opération de sauvetage en haute mer périlleuse.
Cependant, les avocats des rescapés ont affirmé que les garde-côtes avaient choisi de n’envoyer qu’une vedette de patrouille depuis la Crète, et non un remorqueur de sauvetage, stationné plus près, au port de Gytheion, dans le Péloponnèse.
L’enregistreur de données de navigation du patrouilleur a été endommagé et n’a été réparé que deux mois après l’accident, ont-ils affirmant, ajoutant qu’aucune vidéo n’a été enregistrée à bord du patrouilleur.




