Ces trois sous-marins, -baptisés Pipinos, Matrozos et Katsonis- « sont absolument vitaux pour notre marine et nous allons faire un effort immense pour les terminer », a déclaré sous couvert d’anonymat une source au sein de la marine.
« Notre objectif est de terminer Pipinos, qui est prêt à 80%, d’ici la fin de l’année et les autres sous deux ans », a poursuivi cette source.
La mise en service de ces engins constituerait le début de la fin d’une saga qui mêle depuis quatorze ans différends technologiques, litiges financiers et corruption à haut niveau.
Le ministère grec de la Défense avait passé entre 2000 et 2002 une commande à 3,5 milliards d’euros auprès de l’Allemand ThyssenKrupp pour quatre nouveaux sous-marins de type 214 et la rénovation de deux anciens sous-marins.
L’opération est bloquée depuis 2006 par Athènes qui estimait défectueux le premier sous-marin de la série.
Fin 2013, le ministre de la Défense de l’époque Akis Tsochatzopoulos a été condamné à 20 ans de prison pour avoir touché des millions de pots-de-vin dans ce marché.
En 2011, le sidérurgiste allemand avait trouvé un accord avec Athènes en vendant au groupe Abu Dhabi Mar les chantiers navals Hellenic Shipyards (HSY), près d’Athènes, où sont élaborés les sous-marins.
Mais les Grecs et le nouveau propriétaire sont rapidement entrés en conflit sur le montants des fonds à apporter pour terminer le chantier.
En 2013, Abu Dhabi Mar a entamé des poursuites contre la Grèce devant la Cour internationale d’arbitrage et réclame 1,3 milliard de dommages et intérêts. Au milieu de cette déroute, plus d’un millier d’ouvriers ont passé des mois sans être payés.
Selon la marine, Athènes a provisionné 75 millions d’euros et va faire travailler 800 ouvriers pour achever les sous-marins.
L’histoire ne s’arrêtera cependant pas là car l’Etat grec réclame également, depuis janvier, six milliards d’euros à Abu Dhabi Mar et ThyssenKrupp.
« Nous avons payé une commande, nous n’avons pas été livrés, nous voulons être remboursés », a indiqué à l’AFP une source au ministère de la Défense.
Avant la crise qui la frappe depuis 2009, la Grèce affichait l’un de plus importants taux de dépenses militaires par habitant au sein de l’UE.
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THYSSENKRUPP