Depuis août, Washington maintient dans les Caraïbes une importante présence militaire avec l’arrivée récente dans la zone du plus grand porte-avions du monde, officiellement pour lutter contre le trafic de drogue à destination des Etats-Unis. Caracas estime qu’il s’agit d’une opération visant à évincer le président Nicolas Maduro du pouvoir et s’emparer des immenses réserves de pétrole du pays.
Un contingent de Marines américains a effectué du 16 au 21 novembre des exercices dans l’archipel de Trinité-et-Tobago, certains étant toujours présents dans l’archipel.
« A Tobago, il y a des marines américains qui nous aident avec l’aéroport. Le plan là-bas concerne la piste, la route et le radar. Ils vont nous aider à améliorer notre surveillance et l’intelligence des radars pour les narcotrafiquants dans nos eaux et en dehors de nos eaux », a expliqué la Première ministre à la télévision.
Le gouvernement local de Tobago, deuxième île du pays où se concentrent les plages et activités touristiques, s’est ému de ces déclarations, prenant « note de l’intérêt public suscité par les commentaires » de la Première ministre « confirmant que du personnel des Etats-Unis a entrepris des travaux à l’aéroport international ANR Robinson, y compris l’installation d’un système radar ».
« Farley Augustine, Secrétaire en Chef de l’Assemblée de Tobago (chef du gouvernement local) a demandé des détails complets sur ce qui doit être installé à Tobago. En conséquence, une réunion (…) est en cours d’organisation concernant l’objectif et la portée de l’installation radar », selon le texte, qui « réitère la posture de neutralité de Tobago ».
Trinité-et-Tobago avait aussi accueilli le bateau de guerre américain USS Gravely fin octobre. Mme Persad-Bissessar, fidèle soutien de Donald Trump, a multiplié les déclarations hostiles au pouvoir vénézuélien tout en soulignant que Washington n’a jamais demandé à utiliser l’archipel pour lancer des attaques contre le Venezuela.
La coopération militaire entre l’archipel et les Etats-Unis a généré l’ire du Venezuela, qui a notamment annulé les accords gaziers entre les deux pays.
Le gouvernement de Grenade (situé à une centaine de kilomètres au nord des côtes vénézuéliennes) a récemment fait état d’une demande des États-Unis visant aussi à installer un radar sur son aéroport.
Depuis septembre, les forces américaines ont ciblé plus de 20 navires soupçonnés de trafic de drogue dans la mer des Caraïbes et le Pacifique Est, faisant au moins 83 morts.
« Vous avez probablement remarqué que les gens ne veulent plus livrer (de la drogue) par la mer, et nous allons commencer à les arrêter sur terre également », a assuré le président américain lors d’une conversation télévisée avec les forces armées pour Thanksgiving. « La voie terrestre est plus facile, mais cela va commencer très bientôt », a-t-il promis.




