La ministre a reçu vendredi le responsable de l’entreprise Altéo, exploitant le site de production d’alumine de Gardanne, responsable des rejets, précise un communiqué de son ministère. Elle lui a indiqué que « la demande d’autorisation de rejets liquides ne sera pas accordée en l’état, malgré l’avis du Conseil d’administration du Parc, car il faut viser un objectif zéro rejet d’arsenic et de métaux lourds en mer ».
Ségolène Royal, qui juge que l’arrêt du rejet des boues rouges, prévu au 31 décembre 2015, « devait être anticipé », a saisi le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM) pour « une expertise indépendante qui sera rendue dans deux mois », ajoute le communiqué.
« Les préoccupations liées aux priorités concernant la santé publique et la protection d’un milieu marin fragile justifient cette décision ».
« Des solutions doivent être trouvées pour défendre en même temps l’emploi et l’environnement, sachant que la destruction de l’environnement est aussi destructrice d’emplois et génératrice de dépenses publiques élevées », conclut le communiqué.
Début septembre, le conseil d’administration du Parc national des calanques, un site naturel proche de Marseille, a prolongé de 30 ans la dérogation accordée à l’usine d’alumine pour rejeter en mer des résidus liquides issus de la production de bauxite.
Mais la ministre avait déclaré la semaine dernière que « cet avis ne saurait tenir lieu d’autorisation de rejet en mer pour le site Alteo de Gardanne, qui ne peut être délivrée que par le préfet, au nom de la ministre, au terme d’une instruction menée par les services de l’État qui n’est pas achevée ».