Le corps sans vie de Jeffrey Laude, également connu sous le nom de Jennifer, avait été retrouvé dimanche soir par le personnel dans une chambre d’hôtel d’Olongapo, dans le nord du pays.
Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime a probablement été étranglée.
« La police d’Olongapo a saisi le parquet d’une procédure pour meurtre » à l’encontre de Joseph Scott Pemberton, a déclaré à l’AFP Michelle Depano, une porte-parole de la police.
Aux termes du système judiciaire philippin, le parquet doit instruire l’affaire en entendant les enquêteurs, le mis en cause et les témoins avant de renvoyer éventuellement le suspect devant un tribunal. Le parquet peut décider également de classer le dossier sans suite.
« Je pense que nous avons assez d’éléments pour étayer un renvoi pour meurtre », a dit Harry Roque, avocat de la famille de la victime, à la télévision locale ABS-CBN.
L’ambassade des Etats-Unis n’a pas commenté ces informations dans l’immédiat.
La police a identifié le suspect comme étant la dernière personne à avoir été vue en compagnie de la victime.
Le suspect est l’un des 3.500 militaires américains ayant participé avec l’armée philippine à des excercices conjoints qui ont pris fin la semaine dernière. Il est retenu par les autorités américaines à bord d’un bâtiment américain.
Cette affaire met à nouveau à l’épreuve « l’Accord sur les forces en visite » (VFA) signé par les deux pays en 1998, qui définit la responsabilité pénale des troupes américaines déployées aux Philippines.
Cet accord prévoit que les Américains soupçonnés de crime sans rapport avec leur mission relèvent de la juridiction des Philippines mais aussi que leur détention relève des autorités américaines, sauf « cas exceptionnel ».
En 2006, un Marine américain avait été condamné à 40 ans de réclusion criminelle par la justice philippine pour le viol d’une Philippine un an auparavant.
Manille et Washington ont signé au printemps un accord de défense renforcé qui permet une présence accrue de militaires et de matériel américains aux Philippines.
Des militants de gauche ont saisi l’occasion pour dénoncer l’alliance entre les deux pays. Une centaine de manifestants se sont massés mercredi devant l’ambassade pour demander que le Marine soit livré aux autorités philippines.