Le Saoudien encourt la peine de mort pour l’attentat qui avait fait 17 morts sur le bâtiment américain et pour celui contre le pétrolier français MV Limburg, dans lequel un marin bulgare avait été tué et douze personnes blessées en 2002 à Aden.
Les avocats de M. Nachiri ont obtenu provisoirement l’abandon des charges portant sur le MV Limburg et cherchent à présent à épargner la peine capitale à leur client dans le dossier de l’USS Cole « car il n’y a pas de nécessité militaire à exécuter l’accusé », celui-ci étant loin du « théâtre de guerre » où il a été capturé en 2002.
« L’exécution de M. Nachiri ne servirait en rien l’effort de guerre », a déclaré son avocate militaire Allison Danels, lors d’une audience préliminaire à Guantanamo. Au contraire, « elle ne ferait que (le) freiner », a-t-elle ajouté, soulignant que les jihadistes du groupe Etat islamique montraient sur leurs vidéos des combinaisons oranges en référence à Guantanamo.
« Exécuter M. Nachiri n’aurait aucun effet de dissuasion, cela ne ferait rien d’autre que faire enrager les terroristes et justifier leurs brutalités », a-t-elle ajouté, en arguant aussi des longues années écoulées depuis l’arrestation de l’accusé et sa détention dans une prison de la CIA.
« Même si M. Nachiri est acquitté il peut être détenu indéfiniment par les Etats-Unis, il ne représente donc aucune menace pour la sécurité publique », a-t-elle encore plaidé.
Le juge militaire Vance Spath rendra sa décision ultérieurement, mais il a admis que cette affaire devait avancer car elle était là « depuis longtemps ».
Il a souligné que l’abandon des charges portant sur le MV Limburg n’était toujours pas un problème résolu, le gouvernement américain ayant fait appel devant la Cour d’appel des tribunaux militaires qui entendra ses arguments le 13 novembre à Washington.
Le colonel Spath avait annoncé cet été l’abandon des accusations concernant le MV Limburg, estimant que le gouvernement américain n’avait pas « montré son intérêt » dans cette affaire qui porte sur un bâtiment français transportant, au moment de l’attaque, du pétrole iranien à destination de la Malaisie, avec un équipage non-américain dans des eaux d’Asie du Sud-Est.
Le juge s’est refusé à donner une date pour le procès du Saoudien qui devait initialement s’ouvrir en février 2015. Mais le procureur en chef, le général Mark Martins, a estimé qu’il devrait avoir lieu courant 2015.