Revue des frets maritimes: les frets secs rebondissent, les pétroliers poursuivent sur leur lancée

Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), qui fournit une estimation moyenne des tarifs pratiqués sur 20 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.) a fini vendredi à 584 points, contre 498 points une semaine auparavant.

L’indice était passé le 20 novembre sous la barre des 500 points pour la première fois de son histoire.

Le rebond du BDI a été essentiellement porté par la hausse des taux navires « Capesize », ces bateaux forcés par leur taille imposante à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance.

Le Baltic Capesize Index 2014 (BCI 2014), qui compile les tarifs des Capesize, a terminé la semaine à 1.007 points contre 606 points une semaine auparavant.

« Une combinaison de mauvais temps dans le Pacifique et de résistance accrue des armateurs à la pression baissière ont donné au marché l’impulsion dont il avait tant besoin dans les deux bassins (Atlantique et Pacifique, NDLR) cette semaine », a noté Marc Pauchet, analyste de Braemar ACM.

Selon ce dernier, une tempête tropicale au large de Taïwan a en effet entraîné beaucoup plus de demandes de navires pour un départ immédiat que prévu.

L’amélioration de la situation dans le Pacifique a en outre soutenu le moral des armateurs du côté de l’Atlantique, où les taux se sont également repris.

Enrico Paglia, un analyste du courtier maritime Banchero Costa, a toutefois tempéré l’importance de cette hausse, soulignant que lorsque les prix sont aussi bas, il n’est pas rare de les voir rebondir ainsi fortement, la question étant de savoir combien de temps ce mouvement de hausse pouvait se maintenir.

« Dans des marchés aussi déprimés, de petites perturbations ou une hausse modérée de la demande peuvent avoir des incidences plus larges car une partie de la pression à la baisse [qui s’exerce sur les cours] est temporairement relâchée », a poursuivi M. Paglia.

M. Pauchet a également observé que l’optimisme des armateurs restait prudent pour la semaine à venir alors qu’une amélioration de la météo et la surabondance de navires disponibles pourraient amener le marché à rapidement déchanter.

De leur côté, les navires de la catégorie « Panamax » ont connu une semaine bien plus morne, continuant à perdre du terrain, quoique à un rythme bien plus modéré que précédemment.

Le Baltic Panamax Index (BPI), qui synthétise les tarifs pour quatre routes (la plupart pour les céréales) empruntées par les Panamax a ainsi terminé en baisse vendredi à 453 points, contre 463 points une semaine auparavant, atteignant ainsi un nouveau plus bas depuis plus de neuf mois.

Selon les experts de la place londonienne Baltic Exchange, les Panamax n’ont pas bénéficié de la hausse des taux qu’a connue le marché des Capesize en raison de l’offre trop importante de navires par rapport à la demande.

« Les armateurs résistent difficilement à la baisse des taux et espèrent une amélioration », ont-ils indiqué dans leur rapport hebdomadaire.

« Dans l’Atlantique, toutes les tendances des semaines précédentes se sont poursuivies et intensifiées. les taux dans toutes les zones sont soumis à une pression sévère », a relevé M. Pauchet, précisant en outre que l’activité sur le marché avait été particulièrement calme.

De leur côté, les taux des pétroliers ont poursuivi leur marche en avant, le transport de pétrole brut profitant d’une activité soutenue dans la plupart des régions ainsi que de retards dus à une météo peu clémente.

Selon les analystes du courtier Fearnleys, l’activité des navires VLCC (« Very Large Crude Carriers », la deuxième plus grosse catégorie de tankers transportant du brut) au départ du Moyen-Orient a ainsi fortement augmenté par rapport à la semaine précédente, où plusieurs événements internationaux organisés à Dubaï avaient ralenti le trafic.

Les taux sont également restés fermes dans l’Atlantique, portés par une activité soutenue à la fois en mer du Nord et en Afrique de l’Ouest, ont-ils relevé.

« Nous avons également vu des taux solides pour des voyages d’Ouest en Est en raison du nombre limité d’armateurs prêts à quitter le marché occidental alors qu’il entre dans ce qui est censé être la meilleure période de l’année », ont ajouté les analystes de Fearnleys.

Ces derniers ont également souligné que les mauvaises conditions météo dans les détroits turcs et en mer Noire avaient entraîné des retards de chargement, ce qui a soutenu les cours en Méditerranée.

L’indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur dix-sept routes de transport de pétrole brut et de fioul lourd, a fini vendredi à 907 points contre 887 points la semaine précédente.

Les taux des pétroliers transportant des produits raffinés ont pour leur part stagné, évoluant dans des marges plus réduites.

« Malgré l’absence d’activité fraîche durant la dernière partie de la semaine dans le Golfe du Mexique (en raison de la fête de Thanksgiving aux États-Unis, NDLR), il semble toutefois qu’une humeur positive ait prévalu sur le marché » qui est parvenu à maintenir la hausse enregistrée en début de semaine, ont relevé les analystes du courtier Allied Shipping.

Le Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur six routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), a terminé à 531 points vendredi, contre 522 points sept jours auparavant.

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